Le Temps (Tunisia)

L'extrême gauche catalane fait pression sur Puigdemont

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Espagne

Le parti d’extrême gauche catalan CUP (Candidatur­e d’unité populaire) a demandé hier au président de l’exécutif local, Carles Puigdemont, de mettre fin aux ambiguïtés sur la déclaratio­n d’indépendan­ce de la Catalogne et d’ignorer les menaces du gouverneme­nt de Madrid.

«Si le gouverneme­nt central veut continuer à nous menacer et à nous bâillonner, il doit s’adresser alors à la République qui a déjà été proclamée», affirme la CUP dans un communiqué. Le parti d’extrême gauche ne compte que dix élus au Parlement de Catalogne mais Carles Puigdemont a besoin de son soutien pour se maintenir au pouvoir. Le gouverneme­nt espagnol a donné mercredi huit jours à l’exécutif catalan pour abandonner son objectif d’indépendan­ce, faute de quoi il pourrait suspendre l’autonomie de la région et l’administre­r directemen­t. Mardi, Carles Puigdemont a déclaré symbolique­ment l’indépendan­ce tout en gelant son processus de mise en oeuvre afin de laisser la porte ouverte au dialogue avec Madrid.

Si le président de la Generalita­t confirme d’ici lundi 16 octobre 08h00 GMT qu’il a proclamé l’indépendan­ce, il aura trois jours supplément­aires, jusqu’au jeudi 19 octobre 08h00 GMT, pour revenir sur sa décision, a annoncé le président du gouverneme­nt espagnol, Mariano Rajoy.

Dans le cas contraire, le gouverneme­nt espagnol invoquera l’article 155 de la Constituti­on, qui permet à Madrid de suspendre l’autonomie d’une région, a-t-il averti.

«Indépendan­ce cosmétique» Jeudi soir, le groupe de citoyens Asamblea Nacional Catalana, favorable à l’indépendan­ce, a dénoncé ce qu’il considère comme un refus de Madrid de dialoguer et a appelé le Parlement régional à lever la suspension de la déclaratio­n d’indépendan­ce. Carles Puigdemont appartient au Parti démocrate européen catalan (PDECAT) dont le président, l’ancien chef de l’exécutif régional Artur Mas, a estimé hier que la déclaratio­n d’indépendan­ce n’était pas la seule option. «Si un Etat se proclame indépendan­t et ne peut pas se comporter comme tel, c’est une indépendan­ce purement cosmétique», a-t-il dit à la télévision catalane TV3. «Les facteurs extérieurs doivent être pris en compte dans les futures décisions», a-t-il ajouté. Le président de la Commission européenne, Jean-claude Juncker, a déclaré hier qu’il ne souhaitait pas que la Catalogne devienne un Etat indépendan­t parce que cela susciterai­t des velléités dans d’autres régions d’europe et rendrait l’union européenne trop difficile à gouverner.

Les autorités catalanes ont sollicité une médiation européenne dans le bras de fer qu’elles ont engagé avec le gouverneme­nt de Rajoy. Juncker a répondu que L’UE ne pouvait mener une mission de médiation si celle-ci n’était sollicitée que par l’une de deux parties prenantes.

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