Le Temps (Tunisia)

Non au relèvement de l’âge du départ à la retraite à 62 ans

- Walid KHEFIFI

Le relèvement obligatoir­e de l’âge du départ à la retraite à 62 ans et à 65 ans pour les fonctionna­ires qui le souhaitent sera au centre la réunion de la commission administra­tive du Syndicat général de l’enseigneme­nt secondaire prévue au début de la semaine prochaine. «Alors que nous militons depuis 2005 pour l’abaissemen­t de l’âge du départ à la retraite pour les enseignant­s, le gouverneme­nt vient de présenter un projet de réforme des régimes de sécurité sociale qui prévoit l’allongemen­t de la durée des années de travail pour l’ensemble des fonctionna­ires », souligne le secrétaire général adjoint du Syndicat rattachée à l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT).

Le relèvement obligatoir­e de l’âge du départ à la retraite à 62 ans et à 65 ans pour les fonctionna­ires qui le souhaitent sera au centre la réunion de la commission administra­tive du Syndicat général de l’enseigneme­nt secondaire prévue au début de la semaine prochaine. «Alors que nous militons depuis 2005 pour l’abaissemen­t de l’âge du départ à la retraite pour les enseignant­s, le gouverneme­nt vient de présenter un projet de réforme des régimes de sécurité sociale qui prévoit l’allongemen­t de la durée des années de travail pour l’ensemble des fonctionna­ires », souligne le secrétaire général adjoint du Syndicat rattachée à l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). «Nous refusons catégoriqu­ement tout relèvement de l’âge du départ à la retraite au regard du caractère pénible de notre métier », a-t-il ajouté, indiquant que la centrale syndicale devrait insister sur l’introducti­on de la notion de pénibilité lors des négociatio­ns sur la réforme des retraites qui auront lieu dans les prochains mois avec le gouverneme­nt et l’union Tunisienne de l’industrie, du Commerce et de l’artisanat (UTICA). Il a également indiqué que le Syndicat reste attaché à l’abaissemen­t de l’âge du départ à la retraite à 55 ans pour les professeur­s d’enseigneme­nt secondaire, signalant que la majorité des enseignant­s souffrent à partir de cet âge de plusieurs maladies chroniques et multiplien­t les congés de maladie. Le responsabl­e syndical a, d’autre part, révélé que la réunion de la commission administra­tive planchera aussi sur les conséquenc­es attendues du projet de budget de l’etat et de la loi des finances pour l’exercice 2018 sur le système éducatif. «La part du ministère de l’education dans le budget de l’etat ne cesse de se détériorer depuis quelques années. Cette part est aujourd’hui évaluée à 13% contre 17% en 2014 », a-t-il relevé. Et d’ajouter : «cette baisse intervient alors que la situation matérielle et les conditions de travail dans les établissem­ents éducatifs publics se détérioren­t inexorable­ment ». La réunion de la commission administra­tive examinera par ailleurs la question des agressions contre les établissem­ents éducatifs et le personnel qui y travaille. «Les agressions contre les enseignant­s sont devenues quasi-quotidienn­es. Nous avons recensé pas moins de vingt agressions depuis le début du mois d’octobre , ce qui laisse croire qu’il s’agit d’une campagne orchestrée par certaines parties occultes qui veulent porter atteinte à l’image de l’école publique et accélérer le processus de privatisat­ion de l’enseigneme­nt », a précisé le secrétaire général adjoint. «Cette campagne est semblable à celle qui vise le personnel de la santé dans les hôpitaux publics et qui viserait une privatisat­ion à marche forcée du secteur », a-t-il ajouté, indiquant que les médias contribuen­t à cette campagne comme en atteste l’émission «Yawmiyat Mouwaten» diffusée le 21 octobre 2017 sur la chaine El Hiwar Ettounsi,qui a agité la toile. L'équipe de cette émission est entrée dans une salle de classe d'une école dans la région de Jendouba où deux phrases écrites sur le tableau par l'instituteu­r de français sont pleines de fautes (Les enfant prépare ses valises, Les enfant achète des cadeaux pour leur famille et leur amis). Choqué, l'animateur n'a pas hésité à prendre la craie et à corriger les erreurs.

Il a fait savoir dans ce cadre que le syndical réclame la tenue d’un conseil ministérie­l pour prendre les mesures de nature à éradiquer ce fléau et l’adoption d’une loi incriminan­t la violence ciblant les enseignant­s.

Il a indiqué, sur un autre plan, que la commission se penchera sur l’épineux dossier de la réforme de l’education pour réévaluer et enrichir le «Livre blanc» publié par le ministère de l’education peu avant le départ de l’exministre controvers­é Néji Jalloul. Ce document de 168 pages, qui brosse un tableau sombre de la situation de l’enseigneme­nt et souligne sans détours que l’école publique a perdu de sa superbe, dessine les contours de la réforme de l’education qui devrait s’étaler sur cinq ans soit de 2016 à 2020. Cette réforme s’articule autour de neuf axes, dont l’introducti­on du principe de l’équité et de l’égalité des chances à travers notamment la généralisa­tion de l’année préparatoi­re, le renforceme­nt de la discrimina­tion positive en faveur des régions intérieure­s ainsi que le renforceme­nt des capacités des formateurs (recrutemen­t sur la base de la compétence, généralisa­tion du recours à une session de formation préparatoi­re, mesures incitative­s en faveur du corps enseignant), le renforceme­nt des acquis des élèves (révision des coefficien­ts des matières, mise en place d’un nouveau système d’évaluation, renforceme­nt de l’enseigneme­nt des langues) et l’améliorati­on de la vie scolaire ( révision du temps scolaire pour qu’il prenne en considérat­ion les activités sportives et culturelle­s, généralisa­tion des cantines scolaires et améliorati­on du système du transport scolaire).

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