Le Temps (Tunisia)

Vives inquiétude­s à L’ONU

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Le régime de Bachar elassad est responsabl­e de l’attaque au gaz sarin sur la localité de Khan Cheikhoun qui a fait plus de 80 morts le 4 avril dernier... Les services de renseignem­ent français, américains et britanniqu­es étaient déjà arrivés à cette conclusion. Mais elle est donc maintenant officielle­ment confirmée par une étude conjointe de L’ONU et de l’organisati­on pour l’interdicti­on des Armes Chimiques (OIAC). Les experts se disent convaincus de la responsabi­lité de l’aviation syrienne. Ce rapport confidenti­el d’une trentaine de pages est formel : les experts qui ont travaillé dessus se disent absolument convaincus de la responsabi­lité du régime dans l’attaque de Khan Cheikhoun le 4 avril dernier, une attaque qui avait suscité l’indignatio­n internatio­nale et provoqué des tirs de missiles en représaill­es par Washington. Damas avait d’abord tenté d’accuser les rebelles en invoquant le bombardeme­nt malheureux d’un dépôt contrôlé par des opposants au régime et qui aurait abrité du gaz sarin. Mais ces experts indépendan­ts mandatés par le conseil de sécurité de L’ONU démontent point par point les arguments du régime Assad pour se disculper. Toutes les interviews de témoins, les échantillo­ns recueillis sur place, l’analyse des plans de vol pointent la responsabi­lité du régime syrien et il ne peut s’agir, selon ces experts, que d’une bombe lancée au petit matin du 4 avril, d’une puissance suffisamme­nt importante pour que du gaz sarin ait continué à s’échapper du cratère dix jours après l’attaque.

Les échantillo­ns prélevés sur place ont aussi permis de relever la présence d’un précurseur chimique qui avait déjà été identifié dans les stocks d’armes chimiques syriens. Des photos et des vidéos corroboren­t par ailleurs la présence d’avions Sukkhoi de l’aviation du régime dans le ciel de Khan Cheikhoun ce jour-là. La Russie, alliée du régime de Damas, affirme elle que le sarin retrouvé est venu de l’explosion d’un obus au sol et non d’une attaque aérienne syrienne... Suite à la publicatio­n de ce rapport, Moscou a dénoncé des « incohérenc­es » dans les conclusion­s de L’ONU. Pour le secrétaire d’etat américain Rex Tillerson, le futur de la Syrie se fera sans Bachar al-assad ou sa famille à sa tête.

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