Le Temps (Tunisia)

Vives inquiétude­s à L’ONU

-

Droits de l’homme au Burundi

La commission d’enquête indépendan­te pour le Burundi était de passage à New York pour présenter les conclusion­s de son enquête sur les violations des droits de l’homme depuis 2015. Déjà présentées au mois de septembre à Genève, elles sont accablante­s pour Bujumbura. L’ONU accuse le gouverneme­nt de s’être adonné à des crimes contre l’humanité. Mais, alors que le Burundi annonce une révision prochaine de sa Constituti­on et que le pays n’est plus membre de la Cour pénale internatio­nale depuis quelques heures, les propos de la commission prennent un autre écho. L’annonce par Bujumbura de l’adoption d’un projet de révision de la Constituti­on qui pourrait théoriquem­ent maintenir le président Nkurunziza au pouvoir pour deux mandats supplément­aires suscite la plus vive inquiétude.

« La révision de la Constituti­on, je ne sais pas dans quelle mesure, elle pourrait conduire à plus de violence, mais il y a un risque effectivem­ent d’escalade. Tout dépendra du contenu des amendement­s qui seront proposés aux fins de ces révisions. En particulie­r, on pourrait penser à l’extension des mandats, mais également à la question des équilibres ethniques », estime Fatsah Ougergouz, président de la commission d’enquête indépendan­te sur le Burundi. La commission s’inquiète aussi que les multiples violations des droits de l’homme dans le pays restent impunies. Le Burundi n’est en effet officielle­ment plus membre de la Cour pénale internatio­nale depuis quelques heures. « Je pense qu’il faut mettre en avant que si la Cour pénale internatio­nale n’a plus la possibilit­é d’exercer son droit sur tout ce qui se passe au Burundi depuis quelques heures, elle aura toujours la possibilit­é d’exercer son droit sur tout ce qui s’est passé durant le temps où le Burundi en était membre. Donc ce n’est pas la fin de l’histoire ou pas nécessaire­ment », explique Françoise Hampson, autre membre de la commission et spécialist­e des droits de l’homme. En sept mois d’enquête, la commission avait pourtant conclu à l’existence de multiples violations des droits de l’homme qui s’apparenten­t à des crimes contre l’humanité commis au Burundi.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia