« Les considérations personnelles et les intérêts privés faussent évidemment les règles du jeu »

Abdessalem Adhouma explique les raisons de la crisette de l’etoile:

Le départ simultané du directeur exécutif et sportif de L’ESS, n’exempte pas pour autant le coach Hubert Velud et ses adjoints Jeddi et Ghezal de toute responsabilité dans la déroute de L’ESS en Ligue africaine des Champions. En effet, si Hussein Jenayeh et Ziad Jaziri en tant que dirigeants ont fini par quitter le bateau , il n’en demeure pas moins vrai que les joueurs et le staff technique assument également une grande part de responsabilité dans cette « mini-crise » qui secoue le club sahélien. La « mini-trêve » a permis de reporter pour des raisons évidentes la reprise des entrainements sachant que la prochaine échéance est prévue le 4 novembre, l’etoile recevra ce jour le SG pour le compte de la 9ième journée de la Ligue 1. Mais en attendant, le doute persiste quand à l’avenir du technicien français Hubert Velud. Tout le monde sait parfaitement que ses jours à L’ESS sont comptés bien même avant l’élimination de l’équipe de la compétition continentale. On sait également qu’il a eu avec le président Ridha Charfeddine, des discussions, houleuses parfois, et que la dernière s’est faite en présence du secrétaire général (Adel Guith), sûrement pour mettre en forme l’acte de séparation au regard du contrat qui le lie au club jusqu’en juin 2018. C’est dire donc que l’on s’achemine vers la résiliation de l’engagement de Velud. La question demeure dans ce cas, qui pour remplacer l’actuel entraineur de L’ESS? Si des rumeurs non fondées souvent ont orienté l’opinion publique sur la piste de Chiheb Ellili ou sur celle du marocain Walid Ragragui, Ridha Charfeddine a démenti ces informations pour parler « d’un entraineur français d’un certain calibre »(dixit Charfeddine). Les Rémi Grade, Patrice Neveu, Laurent Fournier René Girard, Marc Antonetti ou encore Elie Baup ou Paul Le Guen sont autant de noms de techniciens français qui ont roulé leur bosse un peu partout aussi bien en France qu’à l’étranger notamment en Afrique et qui sont hors de tout engagement avec d’autres clubs peuvent éventuellement constituer le prochain staff technique à L’ESS, à condition toutefois qu’ils aient suffisamment de tempérament et de caractère pour imposer la discipline dans le groupe. Car, et c’est là le reproche adressé à Velud, celui d’avoir lâché du lest question discipline et rigueur. Résultat ? les joueurs écoutaient bien plus Zied Jaziri et Hussein Jenayeh qu’hubert Velud voire même Ridha Charfeddine.

Ancienne gloire de L’ESS, remportant plus d’un titre avec L’ESS, Abdesselam Adhouma demeure l’un des joueurs les plus emblématiques de l’équipe de l’etoile. Observateur assidu de tout ce qui se passe au sein du club tout en gardant une bonne hygiène de vie à prés de 70 ans, nous livre pour l’occasion ses impressions sur la situation « De mémoire de joueur jamais l’équipe de son histoire n’a essuyé un tel revers et une défaite aussi lourde que celle subie en compétition continentale Cette défaite était d’autant plus humiliante, que le comportement de l’équipe et la prestation des joueurs étaient aussi bien exécrables « Concernant ce qui se passe au niveau de l’administration de la section, l’ancienne gloire pense que : « il est admis que lorsqu’une équipe dirigeante échoue dans sa mission il est de son devoir de se retirer en cédant la place à d’autre. Pourquoi sommes-nous arrivés à cette situation ? Je rappelle que cela se passe de la même manière dans presque tous les clubs en Tunisie. Le facteur culturel a son importance dans la mesure où la mentalité dans ce domaine n’a guère évolué. Les rapports entre dirigeants , dirigeants – joueurs et staffs sont hélas impactés par des considérations personnelles, d’intérêts privés ce qui à l’évidence fausse les règles du jeu football. C’est presque pareil dans toutes les disciplines sportives. De fait, cela influe sur le bon fonctionnement des clubs et impacte in finie les résultats. Je crois qu’il faut revenir à des fondamentaux sur lesquels nous avons vécu dans notre temps, à savoir la discipline , la rigueur et l’amour réel du club. Certes, l’argent a pourri la situation mais on peut corriger si on prend la peine de bien codifier les principes propres à l’activité sportive. Pour tout dire que Hussein et Ziad quittent L’ESS ce n’est pas la fin du monde. Quand on faillit on doit reconnaitre ses erreurs et céder la place à d’autres, seule L’ESS est pérenne »