Première priorité : sauver le dinar !
Il m’arrive parfois de prendre le large pour quelques jours, question de voir un peu notre réalité à distance et avec une certaine relativité. Première constatation, bientôt la classe moyenne tunisienne sera pratiquement « interdite de voyage », vu les dégâts énormes subis par la dégringolade de la monnaie nationale le «Dinar».
Il m’arrive parfois de prendre le large pour quelques jours, question de voir un peu notre réalité à distance et avec une certaine relativité. Première constatation, bientôt la classe moyenne tunisienne sera pratiquement « interdite de voyage », vu les dégâts énormes subis par la dégringolade de la monnaie nationale le «Dinar». Un Euro à 3 dinars et comme un café au comptoir de n’importe quelle ville d’europe est à 2 Euros… Faites le compte ! Et surtout, ne pensez pas à la note d’hôtel… C’est tout simplement le mal d’estomac garanti ! Cette malheureuse déviation a pour conséquence de mettre la Tunisie hors circuit au niveau du contact populaire et de la couper de son environnement naturel du Nord de la Méditerranée et ce, depuis n os ancêtres les marins carthaginois. Du coup, aussi, la frustration des jeunes qui veulent voir le monde, qui compte, augmente et cette privation « culturelle » et civilisationnelle de ce monde si proche devenu inaccessible, les poussera vers l’orient et les zones d’endoctrinement islamiste salafiste pur et dur, ou dans le meilleur de cas vers la Turquie seul « paradis » encore accessible « sans visas » !
Autre constatation à distance, c’est la nécessité d’améliorer la qualité de la vie dans la «Maison-tunisie», et qui peut atténuer ce sentiment de frustration précité.
L’europe est loin d’être réellement le «paradis» rêvé par les Tunisiens. La vie y est de plus difficile et compliquée. Les sociétés sont fragmentées et les Etats sont contestés de partout du fait d’impôts lourds et de charges jugées parfois exorbitantes, injustes et difficiles à gérer par les classes moyennes européennes elles-mêmes. Un ami d’enfance, français, né en Tunisie, me disait, et il n’est pas le seul « Je trime du matin au soir pour l’etat français, sa bureaucratie « leader », en volume, dans le monde et quand je ne reçois pas, quotidiennement, une facture à payer… je suis un homme heureux et je peux dormir, sans dépresseur »! Mais, ce qui compense tout cela, c’est la qualité des services de santé, les transports publics, la propreté, l’entretien des cités urbaines et la bonne tenue des écoles et des centres de formation professionnelles, d’apprentissage, et de recyclage. Cette phobie du nouvel « Etat despotique », mauvais gestionnaire et budgétivore, est à l’origine de tous les phénomènes « autonomistes » qui ébranlent l’espagne catalane en ce moment et une partie de l’italie. La prospérité, de Barcelone ou de Venise, profite largement aux régions plutôt « fainéantes » (et il y en a beaucoup en Tunisie… !) qui veulent le « plus d’etat » et d’impôts pour combler les déficits budgétaires centraux et régionaux en difficulté et moins développées, appuyées en cela par les syndicats. En Tunisie, nous y allons allègrement avec cette nouvelle culture nationale de support aux régions et aux catégories sociales « défavorisées » et qui plongent de plus en plus dans la dépendance vis-à-vis des autorités centrales et du gouvernement. D’où ce budget national qui gonfle chaque année non pas pour créer la richesse et la croissance mais pour faire partager la pauvreté dans une société d’assistés !
Pourtant cette déconfiture de l’etat unitaire en Espagne risque de faire très mal à cette manne nourricière de ce pays, qu’est le tourisme. 65 millions de touristes par an et des milliers de milliards de recettes en Euros et en devises fortes, ce n’est pas négligeable.
La crise catalane peut affecter durablement cette manne plus que céleste pour l’espagne toute entière.
Entre temps, et à l’autre bout de la terre, du côté du « Soleil levant », la Chine persiste et signe. Remarquable de stabilité, première force tranquille du globe, parce que justement, c’est la seule qui ne s’implique pas dans des guerres, en ce moment, cette première puissance économique ex aequo avec les USA, a tenu son 14ème congrès du Parti communiste chinois. Le seul parti libéral capitaliste au monde qui se réfère encore au marxisme leninismemaoïsme, sans plus jamais le pratiquer !... Et ça donne le miracle chinois, initié par le grand Deng Xiaoping et fructifié par la persévérance du peuple chinois, admirable, de discipline et d’ardeur au travail sous la houlette du président Xi Jinping qui entre dans la légende. Un pays fort à la limite de l’autoritarisme et une économie libérale et ouverte, c’est le miracle chinois !
Allez , jeunes tunisiens, mettez-vous à la langue chinoise… C’est l’avenir du monde. Mais, il me reste tout de même à vérifier quelque chose… Y a-t-il encore des syndicats en Chine !
K.G