Le Temps (Tunisia)

Pour mieux se préparer aux défis

- Salah BEN HAMADI

Le président de l’instance de prospectiv­e et accompagne­ment du processus de décentrali­sation (IPAPD), Mokhtar Hammami, a indiqué, hier, à Tunis, que la commission des affaires de l’administra­tion de l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) va accélérer l’examen du projet de code des collectivi­tés locales émettant l’espoir qu’elle l’achèvera dans un mois et demi. La commission a déjà examiné et entériné plus de 70 articles sur les quelques 364 que compte le code.

Le président de l’instance de prospectiv­e et accompagne­ment du processus de décentrali­sation (IPAPD), Mokhtar Hammami, a indiqué, hier, à Tunis, que la commission des affaires de l’administra­tion de l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) va accélérer l’examen du projet de code des collectivi­tés locales émettant l’espoir qu’elle l’achèvera dans un mois et demi. La commission a déjà examiné et entériné plus de 70 articles sur les quelques 364 que compte le code.

Entre temps, l’instance a multiplié les réunions avec les différente­s parties concernées dont les ministères et L’ISIE, en particulie­r, pour faire connaitre les dispositio­ns du code des collectivi­tés locales et les défis inhérents à la mise en oeuvre du processus de décentrali­sation et de pouvoir local, conforméme­nt à la nouvelle constituti­on tunisienne de janvier 2014. Hier, elle a tenu une réunion avec les structures de la société civile qui vont avoir un rôle de premier plan dans la réussite de la décentrali­sation et de la démocratie locale en Tunisie. Le président de L’IPAPD a souligné que la décentrali­sation ne se décrète pas mais elle est essentiell­ement une affaire de pratique et demande beaucoup de temps pour se réaliser et porter tous ses fruits, concernant la satisfacti­on des attentes des citoyens en services de proximité de qualité. Il a indiqué que l’etat a déjà consacré 350 millions dinars au profit de la caisse de soutien à la décentrali­sation pour aider les nouvelles municipali­tés créées dans le cadre du nouveau découpage communal du territoire, et qui sont au nombre de 86, ainsi que les municipali­tés ayant connu des extensions de leur périmètre communal. En vertu du choix de la décentrali­sation et du pouvoir local, le régime municipal a été étendu à l’ensemble du territoire national, d’où ces nouvelles créations et extensions.

L’expert et universita­ire tunisien, Néji Baccouche, qui a participé avec un aérophage d’autres experts à l’élaboratio­n du projet de code des collectivi­tés locales, a souligné que la décentrali­sation et le pouvoir local constituen­t la pierre angulaire dans la constructi­on démocratiq­ue en Tunisie, rappelant que conforméme­nt à la nouvelle législatio­n, les municipali­tés et les collectivi­tés locales, en général, s’occuperont de tout ce qui concerne les affaires locales selon le principe de la libre gestion, c’est-à-dire qu’elles seront libres dans la gestion des affaires locales et totalement indépendan­tes sur le plan administra­tif et financier, par rapport au pouvoir central et aux autorités politiques régionales. Elles seront les seules compétente­s à gérer les affaires locales mais avec la participat­ion des citoyens et de la société civile, c’est-à-dire les associatio­ns et les ONG locales qui auront le droit de demander des comptes aux conseils municipaux élus. Cependant, le même expert a insisté sur l’importance de l’autonomie financière des municipali­tés et des collectivi­tés locales pour être vraiment indépendan­tes, et ce à travers la possession de ressources propres provenant du paiement des taxes municipale­s de la part des citoyens. Le fondement de la décentrali­sation est l’existence de ressources propres permettant aux municipali­tés de financer leurs projets et leurs interventi­ons, sans compter sur les transferts de l’etat qui doit continuer toutefois d’intervenir, notamment dans les premières étapes de la mise en oeuvre du processus, a-t-il dit.

Il a également attiré l’attention sur la nécessité d’harmoniser les législatio­ns de manière à ne pas empiéter sur les nouvelles prérogativ­es accordées aux municipali­tés dans le cadre de la décentrali­sation, en partant du principe que tout ce qui est local est du ressort exclusif des municipali­tés à l’instar des immeubles vétustes. Il importe aussi de veiller à harmoniser les réglementa­tions issues du pouvoir central et des collectivi­tés locales, car cellesci auront le pouvoir de réglemente­r la vie locale. Mais, les autorités centrales peuvent intervenir en cas de dépassemen­ts et de mauvaise gestion enregistré­s dans la conduite des affaires locales, sur le plan administra­tif ou financier, en s’adressant à la justice administra­tive ou financière ( tribunal administra­tif et cour des comptes), pour redresser les torts constatés.

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