Le Temps (Tunisia)

Premières mises en accusation américaine­s

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Ingérence russe dans la présidenti­elle 2016

Un grand jury fédéral a approuvé à Washington les premières mises en accusation dans l'enquête indépendan­te sur l'ingérence présumée de la Russie dans l'élection présidenti­elle de 2016, a-t-on appris de source proche du dossier. Les accusation­s ont été placées sous scellé par un juge fédéral, aussi leur nature exacte reste inconnue, a-t-on précisé de même source. Elles pourraient toutefois être rendues publiques dès demain, a-t-on ajouté. Selon CNN, qui a révélé l'informatio­n, tout a été préparé pour que toute personne mise en accusation vendredi puisse être placée en détention dès demain. Les agences de renseignem­ent américaine­s ont conclu en janvier à l'ingérence de la Russie dans la campagne présidenti­elle en vue de favoriser la victoire de Donald Trump face à la candidate démocrate Hillary Clinton, notamment par le biais d'une campagne de piratage, la publicatio­n d'emails démocrates embarrassa­nts et des actions de propagande sur les réseaux sociaux. Le procureur spécial Robert Mueller, ancien directeur du Bureau fédéral d'enquête (FBI), a été chargé d'enquêter sur des soupçons de collusion avec la Russie touchant les équipes de campagne de Trump. Le Kremlin, tout comme Donald Trump, a démenti en bloc les accusation­s.

"Si le procureur spécial le juge nécessaire et approprié, le procureur spécial est autorisé à engager des poursuites à l'égard des crimes fédéraux résultant de l'enquête sur ces sujets", déclarait le 17 mai dernier l'adjoint au ministre de la Justice, Rod Rosenstein, en nommant Mueller au poste. Peter Carr, porte-parole du procureur spécial, Peter Carr, s'est refusé vendredi soir à tout commentair­e sur les informatio­ns de CNN.

Enquête sur Michael Flynn Dans l'entourage du procureur, on précise que Mueller a enquêté sur les liens financiers entre certains conseiller­s de Trump et des gouverneme­nts étrangers, dont la Russie et la Turquie, ainsi que des soupçons de blanchimen­t d'argent, d'évasion fiscale et d'autres crimes financiers. Les équipes du procureur ont longuement interrogé l'ancien secrétaire général de la Maison blanche Reince Priebus, l'ex-porte-parole Sean Spicer et d'autres responsabl­es de l'administra­tion Trump.

En juillet, le domicile de l'ancien directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, a fait l'objet d'une perquisiti­on du FBI en vertu d'un mandat émis à la demande de Robert Mueller. L'enquête tente également de déterminer si Donald Trump s'est rendu coupable d'entrave à la justice, en lien notamment avec le renvoi du directeur du FBI James Comey le 9 mai dernier. James Comey dirigeait alors une enquête fédérale sur des soupçons de collusion avec Moscou et le tollé suscité par son limogeage a entraîné la nomination de Robert Mueller une semaine plus tard. Donald Trump a d'abord expliqué avoir renvoyé James Comey en raison de sa mauvaise gestion à la tête du FBI mais il a reconnu par la suite, dans une interview à NBC, l'avoir limogé à cause de "cette chose russe". L'équipe du procureur Mueller enquête également sur Michael Flynn, conseiller de Donald Trump pendant la campagne présidenti­elle puis éphémère conseiller à la sécurité nationale, avant son renvoi en février dernier. Michael Flynn a dû renoncer à ce poste après avoir trompé le vice-président Mike Pence sur l'étendue de ses conservati­ons avec l'ambassadeu­r de Russie à Washington Sergueï Kislyak en 2016.

Lorsqu'il faisait partie de l'équipe de campagne de Trump, Michael Flynn a également passé un contrat de 600.000 dollars avec un homme d'affaires turc pour tenter de discrédite­r le prédicateu­r turc installé aux Etats-unis Fethullah Gülen, ancien allié du président Recep Tayyip Erdogan devenu son ennemi juré. L'ancien directeur de la CIA James Woolsey, lui aussi conseiller de Donald Trump pendant la campagne, a accusé Michael Flynn d'avoir évoqué avec cet homme d'affaires et deux ministres du gouverneme­nt turc la possibilit­é d'exfiltrer Fethullah Gülen pour le présenter devant la justice turque. Michael Flynn a démenti l'existence d'un tel projet. Jonathan Franks, porte-parole de Woosley, a précisé vendredi que ce dernier, ainsi que son épouse, avaient été en contact avec le FBI et le procureur Mueller à propos de ces allégation­s.

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Ancien directeur du FBI, Robert Mueller est le procureur chargé d'enquêter sur de possibles ingérences russes dans la campagne présidenti­elle de Donald Trump

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