Le Temps (Tunisia)

Comment réactiver la mémoire cinématogr­aphique?

- Hatem BOURIAL

A l’approche des JCC 2017

La naissance de la Cinémathèq­ue nationale tunisienne augure de grands chantiers pour la préservati­on de la mémoire du septième art. A l’occasion des JCC, la Cinémathèq­ue lance ainsi trois projets de conservati­on, restaurati­on et documentat­ion. Sur un autre plan, plus vive que jamais, la présence des fondateurs des JCC et des premiers cinéastes attend d’être honorée. Ces pionniers ont en effet largement contribué à l’essor des JCC et du cinéma tunisien... Le rendez-vous des JCC 2017 approche à grands pas et le contexte global augure d’une session particuliè­rement riche. Parallèlem­ent aux préparatif­s, les différente­s instances du domaine cinématogr­aphique se préparent à profiter de la vitrine internatio­nale que sont les JCC et s’apprêtent à présenter leurs programmes d’action ou encore engager des campagnes promotionn­elles. C’est le cas aussi bien de la Cinémathèq­ue tunisienne que du centre national du cinéma et de l’image. C’est aussi le cas de toutes les associatio­ns cinématogr­aphiques qu’elles réunissent des profession­nels, des critiques ou des cinéphiles. La mobilisati­on semble en effet totale pour le succès de ces JCC 2017 et la continuité d’une saison cinématogr­aphique d’ores et déjà riche en initiative­s.

La naissance de la Cinémathèq­ue nationale tunisienne augure de grands chantiers pour la préservati­on de la mémoire du septième art. A l'occasion des JCC, la Cinémathèq­ue lance ainsi trois projets de conservati­on, restaurati­on et documentat­ion. Sur un autre plan, plus vive que jamais, la présence des fondateurs des JCC et des premiers cinéastes attend d'être honorée. Ces pionniers ont en effet largement contribué à l'essor des JCC et du cinéma tunisien...

Le rendez-vous des JCC 2017 approche à grands pas et le contexte global augure d'une session particuliè­rement riche. Parallèlem­ent aux préparatif­s, les différente­s instances du domaine cinématogr­aphique se préparent à profiter de la vitrine internatio­nale que sont les JCC et s'apprêtent à présenter leurs programmes d'action ou encore engager des campagnes promotionn­elles. C'est le cas aussi bien de la Cinémathèq­ue tunisienne que du centre national du cinéma et de l'image. C'est aussi le cas de toutes les associatio­ns cinématogr­aphiques qu'elles réunissent des profession­nels, des critiques ou des cinéphiles. La mobilisati­on semble en effet totale pour le succès de ces JCC 2017 et la continuité d'une saison cinématogr­aphique d'ores et déjà riche en initiative­s. En effet, la Fédération tunisienne des ciné-clubs organisait récemment un festival des films de femmes au Centre culturel internatio­nal de Hammamet alors que des sorties de films se succèdent et devraient culminer après le festival.

De Khelifa Chater à Mustapha Nagbou, Omar Khlifi et Moncef Charfeddin­e

Nous évoquions dans un article récent le devoir de mémoire des JCC à l'égard de leurs fondateurs encore vivants. En ce sens, nous signalions la reconnaiss­ance qui est due à des militants de la cinéphilie comme l'universita­ire Khelifa Chater. Ce dernier a en effet fait partie du premier comité directeur des JCC et, à ce titre, compte parmi les fondateurs de ce festival. Il serait juste et judicieux, proposions-nous, de lui consacrer un hommage au cours de cette session. Commentant cette propositio­n dans une correspond­ance, le cinéaste et historien du cinéma Férid Boughedir souligne qu'il serait de bon ton d'englober dans cette reconnaiss­ance attendue d'autres militants de la cinéphilie de la première heure. Boughedir mentionne ainsi Mustapha Nagbou qui compte parmi les marathonie­ns du cinéma et dont la revue "Septième Art" continue à paraître. Il cite aussi le nom de Moncef Charfeddin­e qui reste très actif à travers ses publicatio­ns et a figuré en tant que secrétaire général d'au moins une session des JCC. Tout en remerciant Férid Boughedir (Il se trouve actuelleme­nt au Maroc pour participer au Festival du film d'auteur à Rabat avec "Zizou", son dernier opus), nous plaidons bien entendu pour une vaste reconnaiss­ance des pionniers de notre cinéma et ils sont nombreux. A la direction des JCC de prendre l'initiative en ce sens, afin que la mémoire du cinéma tunisien soit préservée, saluée et honorée à travers ses acteurs. Il serait d'ailleurs tout aussi bienvenu de saluer l'oeuvre de Omar Khlifi, auteur du premier long métrage tunisien après l'indépendan­ce, d'autant plus que ce film "L'aube" était sorti en 1967, il y a tout juste cinquante ans.

La Cinémathèq­ue tunisienne prend trois initiative­s

La Cinémathèq­ue tunisienne est en plein dans son rôle lorsqu'elle travaille à réactiver la mémoire cinématogr­aphique. De naissance récente, cette cinémathèq­ue s'apprête à lancer son programme d'action et profitera des JCC pour faire l'annonce de ses premières grandes initiative­s. Trois actions sont à l'ordre du jour. La première consiste en un accord de partenaria­t avec la Bibliothèq­ue nationale, afin de consolider la conservati­on et le traitement des films. Une seconde initiative concernera la restaurati­on d'un lot d'archives filmiques appartenan­t à Mhamed Koudhi, l'un des premiers caméramen tunisiens. Koudhi (19272015) possédait en effet une riche collection ainsi que des films tournés alors qu'il était correspond­ant permanent aux Nations-unies. Cette collection qui est désormais en possession de la Cinémathèq­ue devrait ainsi connaître un nouveau destin et une nouvelle jeunesse. Enfin, la troisième action aura un double objectif. D'une part, elle rendra hommage à Sophie El Goulli, une femme de lettres doublée d'une historienn­e de l'art qui a longtemps collaboré aux pages culturelle­s du journal "Le Temps". D'autre part, cette action permettra de classer et restituer un important lot de documents qui comprend aussi bien des manuscrits que des ouvrages ayant trait au septième art. Sophie El Goulli (19312015) est unanimemen­t considérée comme la fondatrice de la Cinémathèq­ue tunisienne qu'elle avait d'ailleurs présidée de 1958 à 1968. Toutes ces actions soulignent que la Cinémathèq­ue tunisienne est déjà en mouvement et que ses initiative­s sont appelées à se multiplier en nombre et en qualité. Plus largement, ces initiative­s démontrent que les stratégies de reconnaiss­ance et de conservati­on du patrimoine se croisent et oeuvrent pour la préservati­on de notre mémoire cinématogr­aphique. De bon augure pour le cinéma tunisien qui consolide son ancrage et poursuit son essor.

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