Le Temps (Tunisia)

La défense plaide l’acquitteme­nt

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Les avocats d’abdelkader Merah ont plaidé devant la cour d’assises de Paris l’acquitteme­nt de leur client, accusé de complicité dans les crimes commis par son frère Mohamed en mars 2012 dans le sud-ouest de la France, au nom du respect du droit. La veille, l’avocate générale qui porte l’accusation avait requis la perpétuité.

Les plaidoirie­s ont duré six heures. Six heures pour convaincre de l’innocence du frère Merah.

Eric Dupont-moretti commence sa plaidoirie en exprimant sa compassion et demande aux familles de résister. Latifa Ibn Ziaten, la mère d’un soldat assassiné, sort de la salle abasourdie : « Un avocat de carrière ose dire à une mère «résiste à ta douleur». Est-ce qu’il peut prendre son enfant ? Il ne sait pas ce que c’est la souffrance. »

Puis la stratégie de la défense se met en place : démontrer point par point le manque de preuves qui, selon les avocats, disculpent Abdelkader Merah pour associatio­n de malfaiteur­s.

Juger et rendre justice

Le visage grave, l’avocat d’abdelkader Merah, Eric Dupont-moretti lance à la cour : « J’affirme que si Abdelkader Merah est ici, c’est parce que son frère est mort et que si Mohamed Merah avait été vivant, il serait seul dans le box. »

Une affirmatio­n qu’entend parfaiteme­nt Me Christian Etelin, l’avocat de Fettah Malki, l’autre accusé du procès : « Si Mohammed Merah avait été jugé, évidemment qu'on n'aurait pas eu besoin, pour ce qui est d'abdelkader, d'en faire un complice parce qu'on n'a rien pour dire qu'il a un acte de complicité à lui reprocher. » La défense d’abdelkader Merah reste impassible aux soupirs des parties civiles présentes dans la salle. « L'opinion publique, Monsieur le président, cette prostituée qui tire le juge par la manche », lâche Eric Dupontmore­tti avant de conclure : « Si vous condamnez Abdelkader Merah, vous aurez jugé, mais vous n'aurez pas rendu justice. » Abdelkader Merah, 35 ans, est accusé d’avoir « sciemment » facilité « la préparatio­n » des crimes de son frère en l’aidant à dérober un scooter et à acheter un blouson utilisés lors des tueries. Il est également accusé d’avoir participé « à un groupement criminel affilié à al-qaïda ».

La justice reproche à Fettah Malki, 34 ans, d’avoir fourni à Mohamed Merah un gilet pare-balles et un pistolet-mitrailleu­r. Entre le 11 et le 19 mars 2012, Mohamed Merah a assassiné sept personnes à Toulouse et Montauban, avant d’être abattu le 22 mars.

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