Le Temps (Tunisia)

La loi sur la déclaratio­n de patrimoine sera appliquée

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Le ministre chargé des relations avec le parlement Iyed Dahmani a affirmé que le principal apport du projet de loi sur la déclaratio­n de patrimoine et la lutte contre l'enrichisse­ment illicite est d'obliger des milliers de hauts fonctionna­ires et de cadres supérieurs de l'administra­tion tunisienne à déclarer leurs biens. Dans une déclaratio­n à l'agence TAP, à l'issue de la réunion de la Commission de la législatio­n générale, le ministre a ajouté que ce projet de loi définit, et ce, pour la première fois dans les textes de loi tunisienne­s, la notion d'enrichisse­ment illicite. De plus, a-t-il relevé, ce projet prévoit des sanctions à l'encontre de ceux qui font de fausses déclaratio­ns de patrimoine et pénalise le blanchimen­t d'argent et l'enrichisse­ment illicite. Les peines pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison, a poursuivi le ministre.

Il a souligné l'existence d'une volonté partagée entre toutes les institutio­ns de l'etat pour faire passer ce projet de loi et oeuvrer, de concert, en vue de garantir la transparen­ce et la neutralité des services publics et d'asseoir les bases de la bonne gouvernanc­e. Iyed Dahmani et des représenta­nts du gouverneme­nt ont été auditionné­s par la Commission de la législatio­n générale. Lors de la discussion, les membres de la commission ont suggéré l'élargissem­ent du champ des personnes astreintes à la déclaratio­n de patrimoine, relevant la nécessité de prévoir des sanctions pénales contre les personnes qui bénéficien­t des fonds publics illégaleme­nt. Le député Souhail Alouini (Machrou Tounes) a attiré l'attention sur le fait que le gouverneme­nt n'a pas publié les décrets d'applicatio­n des lois qui ont été adoptées, citant la loi sur l'accès à l'informatio­n et la loi sur la protection des dénonciate­urs de la corruption.

L'adoption de la loi sur la déclaratio­n de patrimoine ne peut avoir un impact effectif si le pouvoir exécutif n'assume pas ses responsabi­lités pour activer cette loi, a-t-il dit. Pour sa part, Habib Khedher (Ennahdha) a jugé indispensa­ble que le projet de loi sur la déclaratio­n de patrimoine et l'enrichisse­ment illicite prévoit la mise en place de mécanismes pour vérifier la véracité des informatio­ns sur les déclaratio­ns de patrimoine. Hassen Amari (Nidaa Tounes) a insisté, quant à lui, sur la nécessité que le projet de loi ait un effet rétroactif et qu'il s'applique aux responsabl­es ayant occupé des postes clés dans l'administra­tion tunisienne après le 14 janvier jusqu'à nos jours. Le bureau de L'ARP a soumis le projet de loi n°89/2017 sur la déclaratio­n de patrimoine et la lutte contre l'enrichisse­ment illicite et les conflits d'intérêts dans le secteur public à la commission de la législatio­n générale à la fin de la semaine dernière et demandé de l'examiner en urgence. Ledit projet de loi a été remis par la présidence du gouverneme­nt au parlement le 25 octobre 2017.

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