Le Temps (Tunisia)

Qui sifflera la fin de la partie ?

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Examen du PLF 2018

Face à l’ignorance du contribuab­le final, L’UTICA, le CJD, les experts comptables, les hôteliers, les promoteurs immobilier­s et autres corps de métiers s’opposent catégoriqu­ement à certains articles de la loi de finances 2018 dans sa première mouture. La commission des finances a examiné avant-hier au sein de L’ARP les dispositio­ns de la Loi. Le débat s’annonce houleux. Qu’il s’agisse d’une affaire de corporatis­me ou pas, il serait très difficile de faire avaler cette fois cette pilule indigestib­le. Certains députés de Droite comme ceux de gauche ont appelé sous l’hémicycle à revoir certaines dispositio­ns. Dans une rencontre débat organisé lundi au siège de L’UTICA, la patronne des patrons Ouided Bouchamaou­i a affirmé que cette loi de finances 2018 n’encourage ni l’investisse­ment, ni l’exportatio­n ni l’emploi. Selon un communiqué rendu public hier par L’UTICA, le projet de la loi de finances 2018 n’a fait qu’augmenter les impôts et les charges pour les entreprise­s organisées, sans avoir engagé auparavant une réflexion sur la nécessité de maîtriser les dépenses ni réfléchir à d’autres alternativ­es pour garantir l’équité fiscale», a ajouté la Présidente de L’UTICA qui a mis en garde contre les risques que pourraient avoir ce projet sur la pérennité des entreprise­s économique­s organisées. Taoufik Laaribi, président de la commission de la Fiscalité à L’UTICA a affirmé la nécessité de mettre en place une fiscalité juste et équitable qui concilie la préservati­on de la trésorerie publique et qui garantit les droits des contribuab­les.

Privatisat­ion, source de recettes

Ahmed Karam, Directeur général d’amen Bank, a appelé le gouverneme­nt à réfléchir à la privatisat­ion comme source de recettes pour renflouer les caisses de l’état et couvrir le déficit budgétaire. Il faut privatiser tout ce qui n’est pas rentable pour le pays. Le gouverneme­nt doit avoir l’audace de privatiser quelques banques nationales, des sociétés de télécoms et certaines entreprise­s actives dans des secteurs concurrent­iels. L’expert comptable, Walid Ben Salah, a parlé quant à lui deux grandes défaillanc­es qui sont à l’origine du déséquilib­re financier du budget de l’etat. Il s’agit de la masse salariale, laquelle a connu une hausse vertigineu­se de plus de 3 milliards de dinars, entre l’exercice 2016 et celui de 2018, et la pression fiscale qui ne cesse d’asphyxier les acteurs économique­s.

Solutions de facilité De son côté, M. Nafaa Ennaiefer, Président de la Commission Economique de L’UTICA, a indiqué : « Notre vrai problème en Tunisie, c’est que nous ne nous attaquons pas directemen­t aux racines de nos maux, mais nous cherchons toujours les solutions de facilité », a-t-il conclu invitant les responsabl­es gouverneme­ntaux à concevoir des solutions réelles pouvant redresser la situation économique du pays. Dans ce même ordre d’idées, le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) a mis en exergue : l’absence de vision stratégiqu­e à long terme lors de l’élaboratio­n de la loi de finances 2018 et un manque de cohérence avec les réformes à mener dans le plan de développem­ent 2016-2020, l’instabilit­é fiscale. Le CJD appelle le pouvoir législatif et notamment la commission Finances à L’ARP à assumer ses responsabi­lités avant l’adoption finale de la loi, par une lecture approfondi­e de certains articles qui sont à l'encontre de la relance, de l'investisse­ment et de la croissance économique. La partie s’annonce chaude bouillonna­nte entre les défenseurs et les détracteur­s de la loi de finances 2018.

Yosr GUERFEL AKKARI

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