Le Temps (Tunisia)

Une anguille sous roche…

- Samia HARRAR

Une vidéo fuitée de l’interrogat­oire du «takfiriste» ayant poignardé deux policiers au Bardo il y a deux jours, c’est un peu beaucoup… On ne badine pas avec le terrorisme, ni avec les secrets de l’enquête, et tous les devoirs de réserve qui vont avec. Et donc il y a maldonne. Peut-on, en ce cas, ici en l’occurrence, parler de police parallèle, ou quelque chose du même genre, toutes proportion­s gardées comme cela va de soi, puisqu’aucune fuite n’est jamais fortuite, et qu’il faut toujours chercher le mobile qui se cache derrière? Sans pour autant vouloir aller jusque-là, pour ne pas mettre de l’huile sur le feu, il n’est pas possible non plus, pour un besoin de cohérence, de faire l’impasse sur ce qui s’apparente fort à un grave dysfonctio­nnement, au sein des services de police concernés. Car ce n’est pas normal et ce n’est pas solvable. Une « fuite » pour la beauté du geste ? Il est permis d’en douter. Toujours est- il qu’aujourd’hui, surtout avec le décès du commandant Barrouta, qui a finalement succombé à ses blessures hélas !, laissant derrière lui, une femme et trois enfants, il n’est pas question de passer l’éponge. Ce serait faire insulte à sa mémoire. Et à la mémoire de tous ceux qui sont tombés pour la patrie, depuis qu’un certain islam politique, qui a fait largement le lit du terrorisme a pénétré intra- muros, comme la peste laquelle, lorsqu’elle s’empare d’un lieu, y amène tout son poison hideux et toute sa purulence, jusqu’à ce qu’elle soit endiguée. Définitive­ment, et sans espoir de retour. C’est cet espoir-là qui perdure, et qui finira par l’emporter. Sur l’islam politique, et sur le terrorisme, son enfant naturel. Et tous ses cousinages proches ou lointains qui ont permis sa proliférat­ion sous nos cieux, en le nourrissan­t à la petite cuillère. Il finira par s’étouffer avec. Avec renvoi d’ascenseur pour ses bailleurs de fonds. Et tous ses ayants droits…

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