Arrêtons la «croisade» contre le monde des affaires !
Pour un nouvel équilibre entre le social et l’économique
La loi de finances 2018 déborde de toute part et fait l’unanimité, ou presque, sur le mécontentement des acteurs politiques, sociaux et économiques confondus. Dans les coulisses des grosses cylindrées partenaires et signataires du pacte de Carthage qui a donné une légitimité consensuelle au gouvernement « d’union nationale », chacun rumine sa déception, voire sa colère, de voir cette loi risquer de se muer en véritable épée de Damoclès, une fois contre les classes moyennes et le pouvoir d’achat des fonctionnaires, dont le nombre n’a cessé d’augmenter depuis 2011, et une autre fois, contre les entreprises, les hommes d’affaires et les investisseurs qui ne se pressent plus, ça fait belle lurette, aux guichets de la promotion économique.
La loi de finances 2018 déborde de toute part et fait l’unanimité, ou presque, sur le mécontentement des acteurs politiques, sociaux et économiques confondus. Dans les coulisses des grosses cylindrées partenaires et signataires du pacte de Carthage qui a donné une légitimité consensuelle au gouvernement « d’union nationale », chacun rumine sa déception, voire sa colère, de voir cette loi risquer de se muer en véritable épée de Damoclès, une fois contre les classes moyennes et le pouvoir d’achat des fonctionnaires, dont le nombre n’a cessé d’augmenter depuis 2011, et une autre fois, contre les entreprises, les hommes d’affaires et les investisseurs qui ne se pressent plus, ça fait belle lurette, aux guichets de la promotion économique. L’UTICA, par la voix de sa présidente, Mme Wided Bouchamaoui, se fait plus tranchante car, pour elle, le verre déborde et cette loi des finances est belle et bien, dans l’état actuel des choses, la grosse goutte qui peut tout remettre en question, y compris l’adhésion loyale et disciplinée, jusqu’ici, de la communauté des entrepreneurs, des industriels et des commerçants, au pacte d’union nationale. Le problème, c’est qu’au départ, cette loi a été conçue pour faire face à une exigence pressante : renflouer les caisses vides de l’etat ! Le gouvernement en manque de soutien des partis, y compris le sien, à une période apparemment dépassée, s’est rabattu sur la puissante centrale syndicale ouvrière dont le volume ne cesse d’amplifier depuis le « Nobel » de la concorde pour un « gagnant-gagnant », qui s’est avéré de fait, et le plus naturellement du monde, plutôt un « donnant- donnant » ! Le gouvernement Chahed semble avoir adopté et cautionné pleinement la vision et les exigences de L’UGTT et ses cellules de réflexion, pour une plus grande pression fiscale sur le monde économique, les entreprises et les hommes d’affaires. C’est un peu le retour à ce slogan d’un certain ancien ministre des Finances de la troïka (M. Fakhfakh, si ma mémoire est bonne) : « Je vais chercher l’argent là où il se trouve » ! Quoi de plus simpliste, parce que tout simplement ce n’est pas aussi simple… Monsieur le Ministre !!
L’argent qu’on croit thésaurisé par les « milliardaires » tunisiens n’est qu’une fausse allusion. D’abord, beaucoup d’hommes d’affaires sont surendettées dans des secteurs traumatisés et sinistrés par les dommages collatéraux de la Révolution et ses résidus, dont l’insécurité et le terrorisme, et à leur tête, le Tourisme et l’investissement. Ce qui constitue pratiquement 40% de la trésorerie nationale en devises. Les Banques nationales, à l’image de la STB, ont souffert le martyre à cause justement des impayés et des créances « douteuses » consolidées tout bonnement en pertes d’exercices anciens.
Par ailleurs, il faut comprendre une fois pour toute, que seule une certaine accumulation du capital, reconvertie en investissements et défiscalisée en partie à hauteur de 10% du bénéfice, au moins, peut régénérer l’économie et doper la croissance.
C’est la thérapie miraculeuse de feu mon maître Hédi Nouira, qui a hérité en 1970 d’un désastre économique, plus renversant que l’actuel et qui a fait de la Tunisie un pays prospère et leader dans sa zone (sans pétrole) avec plus de 8% de croissance par an !
Par conséquent, pénaliser les entreprises et le vrai monde du travail et de la production, c’est aller visage au mur, pour décapiter toute velléité de reprise économique, qui commence, il faut le dire, à pointer à l’horizon, avec même un frémissement positif de croissance et d’augmentation des investissements.
Il ne serait donc pas opportun, que le gouvernement, sous la pression des organisations de masses, reprenne d’une main, ce qu’il a donné de l’autre, pour rassurer le monde des affaires et les investisseurs locaux et étrangers. On ne peut pas se targuer d’avoir accompli un nouveau Code des investissements encourageant, et le Forum de Tunisie 2020, et imposer lourdement les entreprises et le monde économique. Nous disons cela, non pas pour défendre « l’aisance » criarde qui se dérobe à son devoir fiscal, mais pour faire prévaloir que l’argent se trouve plutôt dans le parallèle et l’informel, et non pas chez les entrepreneurs corrects et disciplinés. Finalement, l’impôt a toujours été une arme à double tranchant. C’est un « Bien-mal » nécessaire pour le développement solidaire de la Nation. Mais, en abuser pour des raisons « idéologiques » ou de satisfaction de lobbies, qui n’ont rien à perdre et tout à gagner, en gonflant les recettes fiscales, peut handicaper lourdement la reprise économique et la croissance tant attendue et espérée pour le plan quinquennal ainsi que la culture de l’entreprenariat et du travail. Tout est dans la mesure et le pragmatisme qui tiennent compte des capacités réelles du pays et du monde économique.
Dépolitisons l’impôt… car la politique a déjà pollué l’ensemble du corps de la Nation… Arrêtons les dégâts, et la surenchère ainsi que les « accusations » à l’encontre du monde des producteurs. Le gouvernement a tout intérêt à recréer l’équilibre vital entre le monde économique et le monde social, pour un vrai contrat de développement et de croissance mutuels. Il ne sera que moins dépendant des uns et des autres et c’est à ce moment là qu’on partagera la richesse… au lieu de partager la pauvreté !