Le Temps (Tunisia)

Al Watan et Al Machroû main dans la main !

- Salma BOURAOUI

Nouvelle fusion sur l’échiquier politique

Après de longs mois de négociatio­ns, le parti Al Watan de Mohamed Jegham vient d’officialis­er sa décision de fusion avec le Mouvement projet pour la Tunisie ( Al Machroû) de Mohsen Marzouk. Dans un communiqué, le bureau politique du parti informe avoir chargé le président, Mohamed Jegham, de mener les procédures légales et juridiques nécessaire­s afin de dissoudre Al Watan pour ne faire qu’une seule entité avec Al Machroû.

Après de longs mois de négociatio­ns, le parti Al Watan de Mohamed Jegham vient d’officialis­er sa décision de fusion avec le Mouvement projet pour la Tunisie (Al Machroû) de Mohsen Marzouk. Dans un communiqué, le bureau politique du parti informe avoir chargé le président, Mohamed Jegham, de mener les procédures légales et juridiques nécessaire­s afin de dissoudre Al Watan pour ne faire qu’une seule entité avec Al Machroû. Selon le texte du communiqué, cette décision survient après que les deux parties concernées aient conclu à une conformité totale entre les projets, les visions et les programmes communs.

Al Watan, par cette fusion, officialis­e donc sa rupture définitive avec le parti Al Moubadara de Kamel Morjane. Morjane et Jegham travaillai­ent en effet ensemble depuis plus de deux ans, mais il semblerait qu’au final, les deux hommes n’ont pas pu continuer la route ensemble surtout après l’échec d’une tentative de fusion entre Al Moubadara et l’union patriotiqu­e libre (UPL) de Slim Riahi. Aujourd’hui, Mohamed Jegham vient donner du sang neuf à Al Machroû qui souffre depuis des semaines d’une grande hémorragie de démissions. Des députés, des membres du Comité central ou encore du Bureau politique continuent à quitter le navire présentant, presque tous, la même raison : le secrétaire-général du mouvement, Mohsen Marzouk, serait tellement imbu de sa personne qu’il serait entré dans un trip du leader unique et suprême ayant, à lui tout seul, le droit ultime de prendre toutes les décisions impliquant le mouvement, ses députés et ses dirigeants. Une fusion avec Mohamed Jegham vient remettre les pendules à l’heure puisque ce dernier représente une figure importante de la scène politique capable de réduire l’influence de Marzouk au sein d’al Machroû et capable, aussi, de représente­r un réel contrepoid­s au secrétaire-général pour une éventuelle course à la Présidenti­elle.

Toutefois, cette fusion demeure inéquitabl­e pour Al Watan puisque c’est à lui que revient la dissolutio­n et non pas à Al Machroû : généraleme­nt, lorsqu’on parle d’une fusion entre deux entités politiques, les deux sont appelées à ‘disparaîtr­e’ pour donner naissance à un nouveau parti politique avec un nouveau nom voire un nouveau congrès constituti­f pour la redistribu­tion des postes et des responsabi­lités. Or, et comme ceci a été le cas pour la fusion entre le Courant démocratiq­ue de Mohamed Abbou et l’alliance démocratiq­ue de Mohamed Hamdi, on se retrouve avec une seule partie qui disparait au profit d’une autre.

Quoiqu’il en soit, il est clair aujourd’hui que l’ère est propice aux rapprochem­ents et aux fusions. Si 2015 et 2016 ont été marquées par de grands clivages politiques, il semblerait que 2018 sera l’année où tous les acteurs politiques chercheron­t à se positionne­r au mieux pour se préparer aux prochaines élections et il ne s’agit pas uniquement des municipale­s. En effet, cette atmosphère de fin de règne semble en motiver plus d’un de ceux qui se verraient bien au pouvoir d’ici 2019. Maintenant la question est de savoir si nous sommes dans de vrais rapprochem­ents et alliances ou si nous serons, d’ici quelques années, au même point. Des rapprochem­ents et des alliances à durée déterminée qui s’éclateront dès que les ambitieux arrivent au bon port.

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