Le Temps (Tunisia)

Catalogne- Madrid - JUSTICE

L’audience des séparatist­es ajournée

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Les dirigeants séparatist­es catalans étaient arrivés à Madrid, hier, pour être entendus par la justice. Sans leur leader, Carles Puigdemont, président de la région autonome qui se trouve à Bruxelles. Pour eux, les problèmes judiciaire­s ne font que commencer ; ils sont accusés de sédition et rébellion, alors que la mise sous tutelle de la Généralité bat son plein. L’audition a été ajournée au 9 novembre. Six députés et membres du bureau du parlement régional catalan, dont sa présidente Carme Forcadell, se sont présentés jeudi matin à la Cour suprême de Madrid sur convocatio­n d’un juge d’instructio­n. Mais leur audition a été ajournée jusqu’au 9 novembre à la demande de leurs avocats. Le motif de ce report n’a pas été précisé par la haute juridictio­n, mais les conseils des indé- pendantist­es s’étaient étonnés de la brièveté du délai de la convocatio­n.

Le dialogue de sourds, entre le pouvoir central espagnol et les indépendan­tistes catalans, reprend néanmoins de plus belle. Pour Madrid, qui considère que les séparatist­es se sont situés dans l’illégalité avec le référendum interdit puis avec la déclaratio­n unilatéral­e d’indépendan­ce, c’est une question purement judiciaire. Les membres du parlement catalan, qui sont arrivés dans la capitale, devront répondre de leurs actes, à savoir ne pas avoir respecté la loi électorale et la Constituti­on, et avoir permis cette déclaratio­n d’indépendan­ce.

Pour les sécessionn­istes en revanche, l’affaire est purement politique. Le gouverneme­nt Rajoy s’abriterait derrière des raisons judiciaire­s pour masquer « une purge politique ». Leur cas est difficile à plaider, c’est pourquoi les avocats de la défense ont demandé un report jusqu’au 9 novembre. Encore plus compliquée est la situation de Carles Puigdemont, le chef de file indépendan­tiste, est accusé de charges très graves, notamment sédition et rébellion, qui pourraient lui valoir jusqu’à 30 ans de prison et qui réside à Bruxelles pour échapper à la justice espagnole. Dans son camp, on dit qu’il s’agit là d’une légitime stratégie de défense. A Madrid, on n’est pas du tout de cet avis. La haute cour de justice a lancé un mandat d’arrêt européen pour obliger Puigdemont à se présenter à Madrid devant les magistrats. Un bras de fer judiciaire qui ne fait que commencer

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