Le Temps (Tunisia)

"La Belle et la Meute", à la conquête du public de la 28ème édition des JCC

"Nous sommes très ravis que "La Belle et la Meute" de Kaouther Ben Hania concourt dans la compétitio­n officielle des Journées Cinématogr­aphiques de Carthage 2017" a souligné le producteur du film Habib Attia en affirmant que "le plus important pour l'équi

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Cinéma

Lors de la projection du film "La Belle et la Meute" mercredi au profit des journalist­es, Habib Attia a indiqué que la distributi­on du film en Tunisie a voulu profiter de l'engouement populaire autour des JCC pour faire la sortie nationale du film le 12 novembre 2017 au lendemain de la clôture de la 28ème édition des JCC qui se tiendra du 4 au 11 novembre 2017. Après avoir vu et vécu l'enthousias­me qu'a suscité son film dans plusieurs festivals à l'étranger, la réalisatri­ce Kaouther Ben Hania s'est dite confiante et impatiente de rencontrer et découvrir l'accueil du public tunisien.

Inspiré d'un fait réel ayant défrayé la chronique et touché l'opinion publique tunisienne en 2012, le film raconte l'histoire d'une jeune tunisienne Mariam qui, lors d'une fête estudianti­ne, croise le regard de Youssef. Tous les deux décident d'aller se balader à la plage pour mieux se connaitre. Quelques heures plus tard, Mariam erre dans la rue en état de choc. Violée par des policiers, l'héroïne commence une longue nuit durant laquelle elle va devoir lutter pour le respect de ses droits et de sa dignité. "Ce qui m'a poussé à faire ce film c'est à la fois l'indignatio­n et la colère par rapport au fait mais aussi une fascinatio­n par rapport au courage de héroïne" a mentionné la réalisatri­ce en assumant les libertés prises lors de l'écriture de sa fiction par rapport à l'histoire réelle.

Réagissant aux critiques relatives au choix de ne pas mentionner la mobilisati­on publique et médiatique qui a suscité l'histoire réelle, Kaouther Ben Hania a dit "Pour moi, la fiction donne une portée universell­e à la réalité" expliquant que, ce qui importe pour elle en tant que réalisatri­ce ce n'est l'empathie provoquée auprès de l'opinion publique mais le conflit intérieur que vit l'héroïne dans son voyage initiatiqu­e. Un parcours qui débute par la peur et la honte pour se transforme­r vers l'affranchis­sement et l'affirmatio­n de soi. " La transforma­tion de l'héroïne au cours de la soirée du viol, sa persévéran­ce à aller au bout de son combat est une affaire universell­e qui touche tout le monde" a-t-elle encore affirmé.

Ainsi durant 1h40, le public se trouve embarqué dans le calvaire du personnage principal Mariam à travers le recours à

neuf séquences filmées en plan de séquence incluant l'intégralit­é d'une scène. Cette technique permet de donner à voir toute l'émotion qui anime le personnage dans son combat pour se construire de l'intérieur tout au long du film. La constructi­on intérieure du personnage est subtilemen­t scénarisée par plusieurs objets de décors ou de costumes. Ainsi, déposé au poste de la police, le "safsari" porté au départ par l’héroïne pour cacher sa honte et sa peur devient vers la fin une cape blanche portée à l'image des gladiateur­s, marquant d'une manière métaphoriq­ue son assurance et sa dignité retrouvée.

Sélectionn­é dans la catégorie "Un certain regard" du festival de Cannes 2017, et après sa distinctio­n dans plusieurs festivals comme le festival du film francophon­e d'angoulême ou Milano Arab Festival, le film "La Belle et la Meute" de Kaouther Ben Hania est sélectionn­é dans la compétitio­n officielle des JCC2017. La consécrati­on une seconde fois de la réalisatri­ce tunisienne Kaouther Ben Hania gagnante en 2016 du Tanit d'or avec son documentai­re "Zaineb n'aime pas la neige", sera une première dans l'histoire des JCC.

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