L’ancien chef des FARC se présente à la présidentielle
L’ancien chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie, Rodrigo Londoño alias « Timoleón Jiménez » ou simplement « Timochenko », sera candidat à la présidentielle de mai 2018. Les FARC, qui ont signé la paix en 2016, sont devenues en août un parti politique, « la FARC ». A Bogota, la direction de l’ex-guérilla marxiste a également annoncé le nom de ses candidats aux législatives. L’accord de paix prévoit que dix d’entre eux entreront de droit au Parlement. Timochenko a 58 ans. Il en a passé 30 dans le maquis. Tous les futurs parlementaires de la Force alternative révolutionnaire commune, le nouveau nom de l’ex-guérilla devenue un parti politique, sont aussi de vieux chef guérilleros. La liste de leurs identités a soulevé une avalanche de réactions. Et un tollé à droite.
La participation en politique des guérilleros démobilisés était prévue par l’accord de paix de 2016. Et comme l’a rappelé le sénateur Antonio Navaro, qui a été guérillero dans sa jeunesse, « c’est l’issue logique de toute négociation de paix ». Mais la perspective de voir entrer au Parlement ces hommes longtemps qualifiés de terro- ristes choque nombre de Colombiens. D’autant plus que le tribunal spécial de justice prévu par les accords de paix n’a pas encore été mis en place. Que se passera-t-il si le candidat ou les parlementaires de la FARC sont finalement condamnés ?
Les analystes s’interrogent aussi sur l’impact politique de la candidature de Timochenko. L’ex-guérillero, a priori, n’a aucune chance dans les urnes. Mais sa seule présence va peser dans le débat électoral. Et probablement polariser encore un peu plus le pays entre partisans de la paix et anti-paix.