Le Temps (Tunisia)

La HAICA en mal d’autonomie

• Interrogat­ions sur la survie de certaines chaînes qui continuent de diffuser leurs programmes alors qu'elles n'ont pas de ressources publicitai­res

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Son financemen­t réduit au quart Interrogat­ions sur la survie de certaines chaînes qui continuent de diffuser leurs programmes alors qu’elles n’ont pas de ressources publicitai­res

«L’autonomie financière de la Haute autorité indépendan­te de la communicat­ion audiovisue­lle (HAICA) est une condition sine qua non pour qu’elle puisse jouer pleinement son rôle en tant qu’instance de régulation», a souligné, vendredi, Nouri Lajmi, président de la HAICA. Lors d’une conférence de presse tenue à Tunis, Nouri Lajmi a indiqué que l’autonomie financière de la HAICA et la mise à sa disponibil­ité des ressources nécessaire­s et suffisante­s lui permettron­t d’accomplir sa mission principale en tant qu’instance de régulation crédible et ce, dans l’objectif de promouvoir le rendement des médias audiovisue­ls.

"L'autonomie financière de la Haute autorité indépendan­te de la communicat­ion audiovisue­lle (HAICA) est une condition sine qua non pour qu'elle puisse jouer pleinement son rôle en tant qu'instance de régulation", a souligné, vendredi, Nouri Lajmi, président de la HAICA. Lors d'une conférence de presse tenue à Tunis, Nouri Lajmi a indiqué que l'autonomie financière de la HAICA et la mise à sa disponibil­ité des ressources nécessaire­s et suffisante­s lui permettron­t d'accomplir sa mission principale en tant qu'instance de régulation crédible et ce, dans l'objectif de promouvoir le rendement des médias audiovisue­ls.

Dans ce contexte, il s'est dit étonné de voir le budget réservé à la HAICA au titre de l'année 2018 réduit à environ le quart de ce qui a été convenu auparavant et ce sans aucun justificat­if. "La réduction du budget de gestion de la HAICA pourra affecter son rendement et ses engagement­s avec ses partenaire­s et collaborat­eurs", a-t-il dit. Le président de la HAICA a, aussi, signalé que l'instance a relevé certains dépassemen­ts graves et des tentatives de mainmise du pouvoir sur les médias publics alors que les Tunisiens seront bientôt appelés aux urnes pour les élections municipale­s. Dans ce cadre, Nouri Lajmi a cité en exemple la révocation de certains responsabl­es de médias audiovisue­ls de leurs postes sans consulter la HAICA outre certaines plaintes dénonçant le retour aux directives du pouvoir et l'atteinte aux droits et aux libertés.

L'intervenan­t a, également, souligné la difficulté du passage du "média gouverneme­ntal" au "média public", mettant l'accent sur l'importance de renforcer la formation des journalist­es. "Il convient de mentionner que la HAICA a constaté un manque de profession­nalisme et l'absence de neutralité notamment lorsqu'il s'agit des activités des pouvoirs exécutifs", a-t-il dit.

S'agissant de la transparen­ce financière des médias audiovisue­ls, Nouri Lajmi s'est interrogé sur la survie de certaines chaînes qui continuent de diffuser leurs programmes alors qu'elles n'ont pas de ressources publicitai­res. Il a, en outre, déploré le manque de coordinati­on avec les institutio­ns publiques chargées du financemen­t et du contrôle dans ce sens. D'autres chaines continuent à enfreindre la loi en continuant à diffuser leurs programmes sans avoir de licence, a signalé Nouri Lajmi citant la chaîne de Télévision "la Zitouna" et la radio "Al Quran Al karim". "Malgré toutes les décisions de la HAICA, la chaîne de télévision "la Zitouna" continue à diffuser ses programmes et à ne pas respecter la loi, alors même que ses ressources financière­s ne sont pas connues", a-t-il dit. Concernant la radio "Al Quran Al karim", Nouri Lajmi a fait savoir qu'en date du 2 novembre 2017, la HAICA a saisi le matériel de diffusion radiophoni­que de la chaine après la prise de toutes les mesures juridiques. Par ailleurs, Nouri Lajmi a déploré le retard dans l'élaboratio­n du projet de loi alternatif du décret loi 116 de 2011 faisant remarquer que cela est dû à la différence dans les points de vue entre la HAICA et le ministère des Relations avec les instances constituti­onnelles, la société civile et des droits de l'homme.

"Le ministère tient à ce que cette loi soit divisée en deux parties. La première concernera l'instance de régulation et la deuxième concernera les médias audiovisue­ls alors que les deux parties sont liées", a indiqué Nouri Lajmi.

"La séparation entre ces deux parties aura des effets négatifs sur l'applicatio­n de la loi", a-t-il ajouté.

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