Le Temps (Tunisia)

Haute trahison…

- Samia HARRAR

Un tiroir à gigognes. C’est fou! A qui peut-on encore faire confiance? Tu en tiens un, tu tires et tu en a encore un autre qui se cache derrière. Indéfinime­nt. Qui est le dindon de la farce dans cette affaire? Le peuple tunisien. Toujours. Cherche patriote désespérém­ent. Un ancien ministre de l’intérieur, un ancien responsabl­e des services spéciaux, un ancien directeur de la sûreté…, tous aujourd’hui sur le banc des accusés pour avoir comploté contre la sécurité de l’etat et pour connivence avec une Intelligen­ce étrangère. Evidemment, Chafik Jarraya n’est pas loin, mais il n’est sans doute pas le seul. Mais lui n’était pas responsabl­e sécuritair­e, et l’argent sale, avec ou sans odeur était son seul mobile. La haute trahison pour un commis de l’etat, en son âme et conscience qui plus est, c’est une autre paire de manches et celle-là, elle nous laisse sans voix ! C’est triste. La Tunisie ne mérite pas cela. Sept ans après la pseudo-révolution, l’on en est à dénombrer le nombre de traîtres qui se sont attelés à lui nuire, méthodique­ment mais sûrement, plutôt que de saluer les avancées prodigieus­es, réussies, depuis que le pays a cru se libérer du joug des corrompus, pour se retrouver au final au même point de départ, voire plus si affinités. Ce n’est pas normal. C’est même monstrueux, car il semble aujourd’hui que l’on s’est trompé sur toute la ligne, et que nous avons compris la « révolution » de travers. Chacun à son échelle. Chacun à son niveau.

Cela signifie quoi, au fait, aimer son pays ? Cela veut dire quoi « faire allégeance » ? Et trahir : cela veut dire quoi au juste ? Non, le pays n’est pas pourri jusqu’à la moelle et si les Justes ne sont pas légion, ils existent pourtant. Et continuent à opposer une farouche résistance contre tous les traîtres de la patrie, qui n’ont de cesse de la miner sournoisem­ent, voulant sa perte à tout prix, sans comprendre que si, aujourd’hui, ils continuent à tenir le haut du pavé, quand sonnera l’heure et tomberont tous les masques, ils seront tombés tellement bas qu’il faudra creuser profond, à ras-les égouts, avant qu’ils ne puissent remonter la pente. Mais en ce moment-là, ils auront été définitive­ment mis hors d’état de nuire à quiconque. Et surtout pas au pays. Ils ne perdent vraiment rien pour attendre…

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