L'UGTT pour la numérisation de la direction fiscale
L’expert au service des études relevant de l’union générale tunisienne du travail (UGTT) Abderrahmen Lahga, a déclaré que la centrale syndicale appelle à la numérisation de la direction fiscale et l’utilisation de la facturation électronique pour les produits de consommation stratégique comme les produits subventionnés et les médicaments. Intervenant lors d’une journée d’étude sur la loi de finance organisée, jeudi à l’assemblée des représentants du peuple (ARP), il a indiqué que la facturation électronique permettra de contrôler ces produits et de les protéger contre la contrebande ou l’utilisation illégale. Pour l’expert, l’accord donné par L’UGTT concernant le payement de la contribution sociale solidaire aux caisses sociales, s’inscrit dans le cadre d’un accord entre les parties sociales pour préserver le système de protection sociale à condition de verser ces financements dans les caisses sociales.
Il a en outre appelé à la nécessité de revoir la loi sur les banques et les institutions financières adoptée en 2016, afin d’encourager les banques à refinancer les nouveaux investissements. Pour sa part, le président de la commission de la fiscalité relevant de l’union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), Taoufik El Aribi a affirmé que la centrale patronale appelle à ne pas renforcer davantage la pression sur les entreprises par des taxes supplémentaires.
Il a en outre exprimé sa satisfaction de la poursuite du dialogue avec le gouvernement sur le projet de loi de finances 2018, ajoutant que L’UTICA appelle à simplifier les démarches fiscales et à réformer l’administration. Au cours de son intervention, Mongi Rahoui président de la commission des finances, de la planification et du développement, a estimé que la loi de finances 2018 provoquera une augmentation des prix des produits de base, des hydrocarbures et du transport.
Qualifiant la loi de finances de "loi source de tension", il a mis l’accent sur la nécessité de ne pas demander toujours le sacrifice aux personnes qui s’acquittent de leurs obligations fiscales et aux entreprises qui font face à des difficultés. Seulement 25% du total des entreprises (136 mille) réalisent des bénéfices, a-t-il encore ajouté.
Pour sa part, le président de L'ARP, Mohamed Ennaceur a appelé à un partage équitable des sacrifices entre toutes les parties s'agissant de la loi des finances 2018 afin de relancer l'économie, de rendre espoir aux Tunisiens et de poursuivre sur la voie du développement. Ennaceur a également exhorté le gouvernement à présenter son plan économique et sa vison pour réformer la situation économique, soulignant que la nouvelle loi des finances doit reposer sur une orientation participative en s'ouvrant à toutes les sensibilités, du fait qu'elle constitue une affaire nationale liée au développement et à l'amélioration des conditions de vie des citoyens. Le ministre des finances, Ridha Chalghoum a, pour sa part, fait savoir qu'au cours de la dernière étape, des progrès ont été constatés mais certains secteurs fragiles n'ont pu adhérer à ces mécanismes de la croissance laquelle devrait s'établir à 2,2% à la fin de 2017, tout en enregistrant une pression sur les finances publiques consistant en un déficit courant de 9%. Le déficit budgétaire a également augmenté ainsi que le taux d'endettement de 10,4% en 2010 à 30% en 2017 pour atteindre 10330 millions de dinars, outre la hausse de l'inflation.
Il a, par ailleurs, rappelé les objectifs du projet de la loi des finances pour 2018 consistant notamment en la réduction du déficit et l'orientation de la compensation vers les plus nécessiteux. Le ministre a évoqué les mesures instituées par le projet pour la création d'un Fonds de garantie des prêts de l'habitat au profit des personnes à revenu non fixe et l'exemption de 30 mille artisans du remboursement de leurs dettes au titre de crédits octroyés par l'office naional de l'artisanat (ONA) avec un plafond de 2000 dinars.