Le Temps (Tunisia)

Trump entame une tournée en Asie

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Pour en finir avec la crise nord-coréenne

Confronté à des défis législatif et judiciaire à Washington, Donald Trump a entamé hier la plus longue visite officielle d’un président américain en Asie depuis plus de 25 ans, à la recherche de soutien pour mettre fin à la crise nucléaire avec la Corée du Nord. Jusqu’au 14 novembre, le président va se rendre au Japon, en Corée du Sud, en Chine, au Vietnam et aux Philippine­s. L’occasion pour lui de quitter Washington où il est sous pression entre l’avancée de l’enquête sur l’ingérence russe, l’attentat de New York qui a fait huit morts et le débat au Congrès sur son projet de réforme des impôts. Après le revers de l’abrogation de l’obamacare, certains de ses alliés s’inquiètent que cette longue absence cause du tort à l’examen de la réforme fiscale, qui doit lui offrir sa première grande réalisatio­n législativ­e de son mandat, plus de neuf mois après son investitur­e. «Ce voyage est trop long et il ne fera que nuire à sa priorité du moment, celle de son agenda législatif au Congrès», estime un conseiller de l’ombre, sous couvert d’anonymat. «Partir en Asie n’aidera en rien à faire passer sa réforme des impôts ou à sa réélection.» Des responsabl­es à la Maison blanche tentent de calmer le jeu, insistant sur le fait que Donald Trump est tout à fait capable de se concentrer sur plusieurs sujets à la fois. La dernière tournée aussi longue d’un président américain en Asie remonte à George H.W. Bush fin 1991, début 1992. Le président républicai­n était tombé malade lors d’un dîner officiel au Japon. Trump se rendra au Japon (5 au 7 novembre) et en Corée du Sud (7 novembre), dans le but de créer un front commun et uni contre Pyongyang, avant de poursuivre sa visite en Chine (8 au 10 novembre), où il va tenter de convaincre le président chinois Xi Jinping d’avoir une ligne plus dure envers son allié nord-coréen. Donald Trump est aussi attendu le 10 novembre au sommet de la Coopératio­n économique pour l’asie-pacifique (Apec) à Danang, au Vietnam, où il est possible qu’il rencontre son homologue russe Vladimir Poutine, a fait savoir hier le Kremlin. Il bouclera sa tournée aux Philippine­s les 13 et 14 novembre.

Manoeuvres aériennes US en Asie

Deux bombardier­s américains B-1B, accompagné­s d’avions de combat sud-coréens et japonais, ont exécuté des manoeuvres militaires au-dessus de la Corée du Sud, a indiqué l’armée de l’air américaine, à quelques jours de l’arrivée de Donald Trump dans la région. L’annonce des manoeuvres a été révélée hier par l’agence de presse nord-coréenne KCNA, qui a affirmé qu’il s’agissait d’un «exercice de frappe nucléaire surprise». «La réalité montre clairement que les Etats-unis impérialis­tes aux allures de gangster sont bien ceux qui aggravent la situation dans la péninsule coréenne et cherchent à provoquer une guerre nucléaire», écrit KCNA. «Le président reconnaît que le temps presse et va demander à tous les pays de faire plus», a déclaré à H.R. Mcmaster, le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison blanche, lors d’un point de presse à Washington. «Je pense que nous devons faire preuve d’un petit peu de patience, pour au moins quelques mois, pour voir ce que nous et les autres pouvons faire de plus, y compris la Chine», a ajouté Mcmaster. Il n’est, je pense, pas nécessaire de revoir notre stratégie dès à présent.»

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