Un Art très fréquentable !
Comme antidote aux obscurantismes de tous bords : le cinéma. Surtout s’il est ouvert sur le monde. Sur une multiplicité de mondes. Comme manière de confronter le regard à la complexité d’univers dissemblables, dont la compréhension nous échappe bien des fois, achoppant sur des différences, qui ne doivent pas nous séparer, en aucune façon, parce que tournées vers l’humanité des Hommes en nous, laquelle doit être un vecteur d’union, plutôt que d’entre-déchirements et de clivages. Avec le cinéma comme une forme d’espoir… Une métamorphose. Avec les JCC, tout le paysage urbain se transforme. Immanquablement. Et Tunis, la capitale, se pare de ses atours des grands jours. Avec charme et panache. Non pas avec un tapis rouge qui ne rajoute rien à la donne, mais par l’effervescence joyeuse de ses salles de cinéma qui se réveillent d’un seul coup, de leur torpeur, pour accueillir des films venus d’horizons divers, et leurs cortèges de cinéphiles, hélas occasionnels !, qui change le visage de la ville, d’une manière impressionnante, à l’instar d’un lifting très réussi ayant rajeuni les traits d’une douairière, qui retrouve ainsi une seconde jeunesse. Et ne s’en porte que mieux. Radieuse et bruyante comme un jour de fête, qui durera une semaine, avec un soleil qui refuse de s’éteindre, et dont l’éclat perdure même la nuit. Et la nuit sous les auspices du cinéma, est toujours belle à couper le souffle ! Non, ce ne sont pas les cinéphiles qui viennent à manquer le reste de l’année, ni la cinéphilie d’ailleurs qui emprunte d’autres raccourcis, plus confortables, pour nourrir sa passion, mais la capitale elle-même qui accuse le coup, et retombe dans sa torpeur et dans la grisaille des jours qui s’étirent, comme un long fleuve, même pas tranquille. Un jour peut-être, le cinéma irriguera ses veines, comme un élixir de jouvence, et comme un surplus de vie, pour que la jeunesse reprenne possession des lieux, à travers le septième des Arts, mais aussi à travers tous les Arts, pour que le soleil y brille indéfiniment, même la nuit. En attendant que les choses changent en profondeur, et qu’advienne cette révolution culturelle tant attendue, et qui tarde à venir, les Journées Cinématographiques de Carthage, dans leur 28ème édition sont là, fort heureusement, pour restituer à la ville, sa splendeur perdue. En brassant les différences, cinématographiquement parlant, et en ouvrant moult fenêtres qui donnent sur le monde, les JCC redonnent un regain de vie à la ville, et restituent l’espoir…