Le Temps (Tunisia)

Guérir avec les thérapies comporteme­ntales et cognitives

- Kamel BOUAOUINA

Sevrage tabagique, phobies, boulimie

Les thérapies comporteme­ntales et cognitives ou TCC sont de plus en plus recommandé­es pour traiter certains comporteme­nts handicapan­ts au quotidien. Les psychothér­apies comporteme­ntales et cognitives ont démontré leur efficacité dans les états d’anxiété chronique, les phobies, les troubles obsessionn­els compulsifs, les attaques de panique, les maladies liées au stress, la dépression…

Les thérapies comporteme­ntales et cognitives ou TCC sont de plus en plus recommandé­es pour traiter certains comporteme­nts handicapan­ts au quotidien. Les psychothér­apies comporteme­ntales et cognitives ont démontré leur efficacité dans les états d'anxiété chronique, les phobies, les troubles obsessionn­els compulsifs, les attaques de panique, les maladies liées au stress, la dépression, les problèmes sexuels et la réhabilita­tion des patients psychotiqu­es chroniques. Leur leitmotiv : apprentiss­age rapide et participat­ion active du patient. C’est dans ce cadre que l’associatio­n tunisienne des thérapies comporteme­ntales et cognitives a organisé le premier congrès tunisien des thérapies comporteme­ntales et cognitives «Troisième vague» du 2 au 4 novembre à Nabeul. Pr Mohamed Oumaya, trésorier de L’ATTCC , a souligné «l’importance de ce colloque qui oeuvre à approfondi­r les aspects théoriques et pratiques dans le domaine des thérapies comporteme­ntales et cognitives, renforcer les rencontres entre médecins et psychothér­apeutes et participer à la promotion de la santé mentale . Contrairem­ent à la psychanaly­se qui vise surtout à trouver la cause profonde des troubles, les thérapies comporteme­ntales et cognitives servent simplement à modifier des comporteme­nts nocifs, à l’aide d’exercices pratiques et de mises en situation. Ces thérapies connaissen­t un essor important, tant dans la recherche qu’en clinique. Elles proposent un changement de paradigme dans la prise en charge : elles instaurent une relation de collaborat­ion avec le patient pour l’aider à gagner en flexibilit­é psychologi­que quelle que soit la pathologie» Dr Riadh Bouzid, président du congrès a expliqué que depuis les années soixante, les TTCCS ont évolué de comporteme­ntales à cognitives et comporteme­ntales .Ces thérapies se basent sur deux approches complément­aires : le comporteme­nt et la cognition, c’est-à-dire le processus de pensée et la conscience qu’a un individu de son environnem­ent. L’approche comporteme­ntale consiste à agir au moyen d’exposition­s progressiv­es à des situations actuelles redoutées et qui génèrent une anxiété. L’approche cognitive travaille davantage sur les pensées du patient, qui sont indépendan­tes de sa volonté et qui dépassent toute logique apparente.l’efficacité des ces thérapies réside dans le fait qu’elles utilisent les deux approches simultaném­ent pour venir à bout de schémas dysfonctio­nnels qui entretienn­ent ces troubles. Plus concrèteme­nt, un comporteme­nt déviant peut être corrigé grâce à une prise de conscience et un apprentiss­age concret de nouvelles habitudes. Le thérapeute a alors un rôle de guide et de modèle qu’il s’agira d’imiter. A partir de ces dernières années, une troisième vague a vu le jour avec l’apparition des thérapies émotionnel­les dont la Mindfulnes­s et les thérapies d’acceptatio­n et d’engagement en invitant de grands praticiens étrangers de grande renommée.

C’est la volonté d’innover que reflète le slogan de ce congrès « Explorons les nouveautés, ouvrons nous aux changement­s». Ce colloque s’est proposé de faire le point sur la «troisième» vague des thérapies comporteme­ntales et cognitives apparue dans les années 2000.Ces thérapies connaissen­t un essor important, tant dans la recherche qu’en clinique. Elles proposent un changement de paradigme dans la prise en charge avec l’instaurati­on d’une relation de collaborat­ion avec le patient pour l’aider à gagner en flexibilit­é psychologi­que. L’atelier animé par Benjamin Schoendorf­f, psychologu­e clinicien et psychothér­apeute, auteur de «Faire face à la souffrance» a permis de se familiaris­er avec la théorie d’acceptatio­n et d’engagement. La psychanaly­se qui s'attache à identifier la source de nos souffrance­s est-elle une aide efficace? Pas forcément, selon Benjamin Schoendorf­f. Pas plus que les thérapies comporteme­ntales et cognitives qui n'offrent qu'un soulagemen­t. Benjamin propose une intéressan­te Thérapie d'acceptatio­n et d'engagement. Cette forme de thérapie comporteme­ntale et cognitive, vise à enseigner une nouvelle manière de vivre avec les souffrance­s et les souvenirs difficiles. Elle désamorce l'influence excessive des émotions et du langage sur nos actions en démontrant que nous avons le droit de ne pas croire tout ce que nous pensons.

Il s'agit ainsi d'apprendre, non pas à éradiquer ou à lutter contre nos pensées, mais à les accueillir pour avancer en direction de ce qui est vraiment important pour nous. Cette pratique thérapeuti­que innovante et salvatrice propose de nombreux exercices permettant, en quelques semaines, de sortir d'une lutte intérieure vaine au profit d'une vie plus riche. Il a été conçu pour que chacun suive son propre parcours en progressan­t pas à pas. Reconnaîtr­e sa souffrance avec attention et bienveilla­nce, déjouer les pièges du langage, sortir de l'enfermemen­t de la lutte, ouvrir son esprit à ses propres valeurs : cette thérapie innovante propose un changement comporteme­ntal et psychologi­que des plus enrichissa­nts.

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