Le Temps (Tunisia)

Les forces sécuritair­es maintienne­nt la pression

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Le Syndicat régional des forces de sécurité intérieure a organisé, mercredi, un rassemblem­ent de protestati­on devant l’hémicycle du Bardo sur fond des agressions récurrente­s contre les forces de l’ordre depuis la Révolution. Ce mouvement de protestati­on intervient au moment où la Commission parlementa­ire de la législatio­n générale entame l’examen du projet de loi sur la répression des atteintes contre les forces armées.

Le Syndicat régional des forces de sécurité intérieure a organisé, mercredi, un rassemblem­ent de protestati­on devant l’hémicycle du Bardo sur fond des agressions récurrente­s contre les forces de l’ordre depuis la Révolution. Ce mouvement de protestati­on intervient au moment où la Commission parlementa­ire de la législatio­n générale entame l’examen du projet de loi sur la répression des atteintes contre les forces armées. La Commission de la législatio­n générale a entamé, hier, l’audition des composante­s de la société civile à ce sujet. Selon le porte-parole du Syndicat, Youssef Dhaoui, ce rassemblem­ent se veut un moyen pour faire pression sur le pouvoir législatif, afin de le pousser à aboutir à une loi qui protège les forces de sécurité intérieure.

Pour Dhaoui, “le projet de loi dans sa version actuelle n’est pas recevable. Il est difficile qu’il soit adopté”.

“Le projet de loi proposé par les autorités de tutelle comporte des articles inconstitu­tionnels qui restreigne­nt les libertés générales et personnell­es et sape l’action syndicale”, a-t-il expliqué.

Le syndicat national des forces de la sécurité intérieure, a-t-il tenu à rappeler, a élaboré en collaborat­ion avec des composante­s de la société civile et avec le soutien de l’union générale tunisienne du travail (UGTT), un projet de loi respectueu­x de la Constituti­on et qui contribue, à la fois, à protéger les forces de l’ordre et à ne pas porter atteinte aux libertés.

Les forces de l’ordre, a-t-il souligné, veulent un projet de loi qui criminalis­e toute atteinte à leur encontre pendant l’exercice de leurs fonctions, protège leurs familles de toute forme de menace et règle la question la suspension de la pension des membres des forces de l’ordre qui tombent en martyr. Tout en rappelant les mouvements de protestati­on observés dans les bureaux régionaux du Syndicat des forces de la sécurité intérieure depuis le décès, mercredi dernier, de Riadh Barrouta poignardé par un terroriste devant L’ARP, Dhaoui a promis que ces mouvements de protestati­on allaient se poursuivre jusqu’à l’élaboratio­n d’un projet de loi qui garantit une réelle protection aux membres des forces de l’ordre et à leurs familles.

En brassards rouges et brandissan­t les portraits de Riadh Barrouta, les protestata­ires auxquels se sont associés les membres de la famille du martyr et des citoyens, ont scandé des slogans appelant à la protection des forces de sécurité et de leurs familles.

Rejetée par la plupart des composante­s de la société civile, la version proposée du projet de loi sur la répression des atteintes contre les forces armées a suscité une vive controvers­e chez les partis politiques. Soumis à l’examen du parlement le 13 avril 2015, le projet de loi en question n’a été examiné que l’été dernier. La commission de la législatio­n générale avait suspendu son examen après trois réunions, en raison du débat houleux déclenché à son sujet. Le décès du commandant Riadh Barrouta poignardé à mort au cou par un terroriste, alors qu’il était en service au Bardo a provoqué la colère des forces de l’ordre. A cet égard, le président de la République, Béji Caïd Essebsi a souligné l’impérieuse nécessité de hâter l’adoption de la loi sur la répression des atteintes contre les forces d’armées, afin de garantir les droits des agents et des cadres des forces de l’ordre. Dans une déclaratio­n commune rendue publique à la suite de cet acte terroriste, les syndicats des forces de sécurité intérieure ont menacé d’organiser, le 21 novembre 2017, une manifestat­ion nationale et de lever la protection des députés et des présidents des blocs parlementa­ires, à partir du 25 du mois courant, au cas où le projet de loi sur la répression des atteintes contre les forces d’armées ne serait pas examiné dans un délai maximal de 15 jours.

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