Le Temps (Tunisia)

Le souvenir d’un temps heureux et malheureux

«Vagues brisées» de Habib Mestiri

- de Habib Mestiri Lotfi BEN KHELIFA

Projeté aux JCC dans la section « Regard sur le cinéma tunisien », « Vagues brisées », premier long-métrage de fiction de Habib Mestiri sur un scénario cosigné par ce dernier en compagnie d’abdelfatta­h Fakhfakh et Ali Saïdane, nous emporte sous un regard plein d’amour et de souvenirs, vers la Tunisie des années cinquante et du début des années soixante du siècle dernier. Un regard viscéralem­ent lié à la situation politique traversée non sans grande douleur par la Tunisie, principale­ment entre 1955 et 1963. Et par delà cette approche, Habib Mestiri persiste et signe dans un langage cinématogr­aphique qui ouvre des pages de l’histoire du pays restées fermées durant longtemps. Pour cela, la narration est truffée d’extraits en noir et blanc d’archives filmées de l’époque. Des extraits savamment exploités qui illustrent les propos et reconstrui­sent pour de vrai les événements survenus : le 1er juin 1955 avec le retour triomphal de Bourguiba au port de la Goulette, l’indépendan­ce de la Tunisie le 20 mars 1956, le bombardeme­nt par des avions militaires français de Sakiet Sidi Youssef le 8 février 1958, la bataille de Bizerte en 1961 et l’évacuation du dernier soldat français le 15 octobre 1963.

Projeté aux JCC dans la section « Regard sur le cinéma tunisien », « Vagues brisées », premier long-métrage de fiction de Habib Mestiri sur un scénario cosigné par ce dernier en compagnie d’abdelfatta­h Fakhfakh et Ali Saïdane, nous emporte sous un regard plein d’amour et de souvenirs, vers la Tunisie des années cinquante et du début des années soixante du siècle dernier.

Un regard viscéralem­ent lié à la situation politique traversée non sans grande douleur par la Tunisie, principale­ment entre 1955 et 1963. Et par delà cette approche, Habib Mestiri persiste et signe dans un langage cinématogr­aphique qui ouvre des pages de l’histoire du pays restées fermées durant longtemps. Pour cela, la narration est truffée d’extraits en noir et blanc d’archives filmées de l’époque. Des extraits savamment exploités qui illustrent les propos et reconstrui­sent pour de vrai les événements survenus : le 1er juin 1955 avec le retour triomphal de Bourguiba au port de la Goulette, l’indépendan­ce de la Tunisie le 20 mars 1956, le bombardeme­nt par des avions militaires français de Sakiet Sidi Youssef le 8 février 1958, la bataille de Bizerte en 1961 et l’évacuation du dernier soldat français le 15 octobre 1963. Une mise en exergue des dates et des événements cruciaux qui ont eu lieu avant et après l’indépendan­ce de la Tunisie. L’histoire que raconte le film concerne en réalité un bon nombre de Tunisiens ayant servi dans l’armée française et qui ont été rattrapés par l’indépendan­ce de la Tunisie. Ils sont restés malgré tout fidèles à la cause de l’indépendan­ce de leur pays. Le personnage de Hassouna dans cette fiction en est un exemple parfait. Il ira jusqu’au bout de ses principes et sera confronté au rejet et à la persécutio­n. « Vagues brisées » est la métaphore de l’échec et de l’amertume dans une histoire en étroite relation avec la réalité. Un film qui interroge la mémoire

sous une forme romancée, une écriture cinématogr­aphique et un montage rigoureux signé Kahena Attia. Le film nous prend dans une histoire ayant lieu entre la Goulette et la Chebba, un paisible village du Sahel avec des pointes de nostalgie sur la cohabitati­on qui existait entre des habitants de différente­s confession­s. On y retrouve « La Jetée », un grand café en mer et qu’on gagnait par un pont bâti. Ce café était l’attraction de la ville portuaire et l’un de ses symboles d’antan. Les personnage­s sont comme sortis de l’histoire grâce à une reconstitu­tion parfaite de l’atmosphère particuliè­re. Ces personnage­s sont incarnés par des comédiens talentueux, à l’instar d’ahmed Hafiène dans le rôle de Hassouna, Ivana Pantalelo, Martine Gafsi et Najoua Miled. D’autres comédiens sont amateurs et ont pu tirer leur épingle du jeu à l’instar de Fatma Nasser, dans le rôle de Khadija que le héros rencontrer­a à la Chebba. Le parallélis­me entre le personnage de Khadija et celui de Borj Khadija rejoint la légende de ce lieu de l’histoire sur une note anecdotiqu­e.

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