Une économie humaine, modèle idéal ou utopie ?
Al’instar de Thomas Picketty qui plaide pour un capital humaniste Dominique Steiler, professeur à l’école de management de Grenoble, estime que par un certain nombre de moyens de collaboration et d’entraide on peut faire du travail un moyen d’épanouissement économique. Nous sommes dans une logique de guerre économique affirme Steiler. Or il faut oser la paix, car « ce qui compte le plus en économie c’est une question humaine» .Associé à une vision du travail qui replace l’homme au coeur de l’organisation et l’entreprise au coeur de la cité» estime -t-il, il faut, une humanisation des rapports économiques à condition que cessent «les coups bas dans les appels d’offres internationaux, générateurs de tensions et de stress». Il faut donc une concurrence saine et loyale. Les détracteurs de cette thèse répondent cependant que si on veut la paix on doit se préparer à la guerre. Il y a toujours cette idée qui semble pour la plupart des managers et hommes d’affaires, le meilleur chemin vers la réussite. D’où les différents comportements douteux et contraires à l’éthique économique de transparence du marché et de concurrence loyale. C’est une logique agressive qui provoque des enfermements dans des clans et qui engendre la contrebande, la corruption et l’argent sale. Seule la notion de paix économique est salvatrice. C’est ce que propose Dominique Steiler, qui estime que «par la pleine conscience et le bien-être, l’entreprise peut retrouver le but qui était le sien : créer des richesses et contribuer au bien commun en renforçant le tissu social, de manière durable et respectueuse de la dignité humaine et de la nature». D’où des réflexions concrètes à travers des tests en entreprise, dans le but de faire de l’économie et du travail les plus beaux moyens d’épanouissement.
Hélas cette expérience «in vitro» n’est pas sûre de se réaliser in vivo, car c’est fait dans un cercle restreint alors que sur le plan mondial concret, c’est la logique de guerre qui, malheureusement, prévaut toujours.