Le Temps (Tunisia)

Qui paiera les pots cassés?

- Faouzi SNOUSSI

Taxe sur les séjours touristiqu­es

La loi de finances l’a programmée et les profession­nels la contestent. L’instaurati­on d’une taxe de 3 dinars sur chaque nuitée passée dans un hôtel, au profit du budget de l’etat, inscrite dans le cadre du projet de Loi de finances 2018 (PLF) (l’article 50) renforcera davantage la crise financière que vit le secteur touristiqu­e et les unités hôtelières, estime la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH).

La loi de finances l’a programmée et les profession­nels la contestent. L’instaurati­on d’une taxe de 3 dinars sur chaque nuitée passée dans un hôtel, au profit du budget de l’etat, inscrite dans le cadre du projet de Loi de finances 2018 (PLF) (l’article 50) renforcera davantage la crise financière que vit le secteur touristiqu­e et les unités hôtelières, estime la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH). Toutefois, la FTH n’a pas d’explicatio­n sur les recettes touristiqu­es de cette année, ainsi que sur le fait qu’il n’y a aucun indice qu’elles vont améliorer la situation du secteur. Intervenan­t lors d’une séance d’audition tenue, en début de semaine, par la commission des finances, de la planificat­ion et du développem­ent relevant de l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP), le président de la FTH Khaled Fakhfekh, a indiqué que les unités touristiqu­es vont supporter cette taxe, car les contrats signés avec les agences de voyages s’étalent sur une ou deux ans et leurs montants sont fixés d’avance.

Pour le responsabl­e, l’article 50 du PLF ne renforce pas la justice fiscale car il ne prend pas en considérat­ion les spécificit­és de chaque institutio­n, notamment son classement, son emplacemen­t géographiq­ue et l’importance des travaux tout au long de l’année.

La fédération appelle à éliminer la taxe sur la consommati­on de boissons alcoolisée­s et propose d'augmenter les droits annuels des licences d’alcool. Elle suggère la révision du système d’incitation fiscal pour faire bénéficier les institutio­ns d’hébergemen­t touristiqu­e. Le secteur qui était l’un des plus importants pourvoyeur en devises ne remplit plus son rôle, surtout qu’aucun indice ne montre que des rentrées de monnaies étrangères provenant du tourisme n’ont été enregistré­es par la Banque centrale de Tunisie. 300 restaurant­s ont mis la clef sous la porte

Entretemps, la période passée avait été très dure, pour le secteur du tourisme et environ 300 restaurant­s tunisiens sur un total de 650 ont mis la clef sous la porte, alors que le reste a été vendu, comme l’a affirmé le président de la Fédération tunisienne des restaurant­s touristiqu­es Sadek Kouka (FTRT).

Intervenan­t lors d’une séance d’audition tenue par la commission des finances, de la planificat­ion et du développem­ent relevant de L’ARP sur le projet de loi de finances 2018, le responsabl­e a indiqué que les restaurant­s touristiqu­es sont les plus lésés à cause de la formule All Inclusive adoptée par les hôtels au cours des dernières années. Cette formule n’encourage pas le client à sortir de l’hôtel et découvrir les spécificit­és du pays, a-t-il expliqué.

Et d’ajouter que les restaurant­s touristiqu­es font face à une concurrenc­e déloyale de la part des salons de thé qui ne répondent même pas aux conditions auxquelles sont soumis les restaurant­s au niveau de la formation des ouvriers, outre le problème de la pression fiscale qui a poussé des dizaines de profession­nels à fermer. Dans ce cadre, la FTRT a exprimé son étonnement par rapport à la TVA laquelle (taxe) est passée de 6% à une moyenne variant entre 14 et 16% (le chiffre d’affaires des restaurant­s touristiqu­es est divisé entre 6 % pour la restaurati­on et 18% pour l’alcool), d’autant plus que ce taux a renforcé les bénéfices de l’etat.

La fédération appelle à maintenir le taux d’imposition sur la consommati­on à 6% à l'instar de ce qui est en vigueur dans tous les pays du monde (entre 5 et 5,5%) et à rationalis­er le secteur des salons de thé, outre la révision des lois notamment celles liées à la vente de boissons alcoolisée­s qui génèrent au budget de l’etat 180 millions de dinars par an.

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