Grogne générale contre la marginalisation de la profession
Les ingénieurs protestent devant L’ARP
Des centaines d’ingénieurs ont organisé, hier, un rassemblement de protestation devant l’assemblée des représentants du peuple (ARP) pour dénoncer la marginalisation de cette profession noble. Répondant à l’appel de l’ordre des ingénieurs tunisiens (OIT) et du Syndicat national des ingénieurs tunisiens (SNIT), les manifestants ont dénoncé la dégradation continue de la situation matérielle et morale des ingénieurs qui est en dessous des catégories similaires de par leurs diplômes et leurs cursus universitaires comme les médecins de la santé publique et les magistrats.
Des centaines d’ingénieurs ont organisé, hier, un rassemblement de protestation devant l’assemblée des représentants du peuple (ARP) pour dénoncer la marginalisation de cette profession noble. Répondant à l’appel de l’ordre des ingénieurs tunisiens (OIT) et du Syndicat national des ingénieurs tunisiens (SNIT), les manifestants ont dénoncé la dégradation continue de la situation matérielle et morale des ingénieurs qui est en dessous des catégories similaires de par leurs diplômes et leurs cursus universitaires comme les médecins de la santé publique et les magistrats. «Ce rassemblement de protestation placé sous le signe «Il est grand temps de redonner de la considération à l’ingénieur» a été décidé par le Conseil national de l’ordre tenu le 21 octobre dernier », a souligné le président de L’OIT, Oussama Kheriji. Et d’ajouter : « «Face au manque de réaction du gouvernement aux diverses revendications des ingénieurs présentées à plusieurs reprises, nous avons décidé de programmer plusieurs activités revendicatives qui pourraient aller jusqu’à la grève générale avant la fin de l’année en cours». M. Kheriji a également indiqué que l’ingénierie est pratiquement la seule profession qui n’a bénéficié d’aucune augmentation spécifique depuis 2011. Le secrétaire général de L’OIT, Abdessatar Hosni, a, quant à lui, estimé que le niveau des salaires des ingénieurs est très en-deçà de ceux des corporations comparables comme les médecins, les magistrats ou encore les enseignants du supérieurs. «Les ingénieurs réclament un traitement sur le même pied d’égalité avec les autres professions comparables. Il est aujourd’hui inadmissible de constater qu’une bonne partie des ingénieurs continue à percevoir des salaires de misère qui tournent autour de 400 dinars», a-t-il lancé.
D’après les données de L’OIT, les salaires des ingénieurs n’ont augmenté que de moins de 5% depuis la révolution alors que des corporations comparables comme les médecins, les magistrats ou encore les enseignants du supérieur ont vu leurs émoluments augmenter d’environ 50% d’un seul coup.
Selon lui, dans le secteur public le traitement moyen d’un ingénieur ne dépasse pas les 1300 dinas, alors que le plus haut salaire tourne autour de 1800 dinars. Dans le secteur privé, le salaire moyen d’un ingénieur ayant moins de cinq ans d’expérience est de 860 dinars.
Les protestataires ont, par ailleurs, appelé à faire participer leur Ordre et leur syndicat aux négociations sociales, à ouvrir les perspectives de recrutement dans le secteur public étant donné que 40% des ingénieurs agronomes se trouvent aujourd’hui au chômage et généraliser la prime d’ingénierie dans les secteurs public et privé. Ils revendiquent aussi une profonde révision du cadre légal et règlementaire régissant la profession et la formation dans le domaine de l’ingénierie.
Selon les statistiques du syndicat national des ingénieurs tunisiens, plus de 2500 ingénieurs ont quitté la Tunisie pendant les trois dernières années pour tenter leurs chances sous d’autres cieux plus rémunérateurs, dont notamment l’allemagne et la France. La Tunisie compte au total quelque 65 mille ingénieurs, dont moins de 4000 exercent dans le secteur public et près de 14000 sont des chômeurs.