Le Temps (Tunisia)

Un cadeau «empoisonné» ?

Hier, au Parc «A», la passation entre l’ancien Bureau et le nouveau comité provisoire

- Raouf CHAOUACHI

Au Club Africain, on ne sait pas de quoi demain sera fait, même si L’A.G élective a bel et bien eu lieu, dimanche dernier, à Gammarth. Cette A.G est en quelque sorte telle une montagne qui a accouché d’une souris. Finalement, un comité présidé par Marouène Hammoudia, a été désigné à gérer les affaires quotidienn­es pour trois mois ; après quoi, sera tenue une autre A.G élective pour élire un Bureau directeur.

La question qui se pose : si d’ici là, aucun aspirant à la présidence ne présente son dossier, comment va-t-on faire pour sortir définitive­ment de l’impasse ?

Dans l’état actuel des choses, il serait risqué d’émettre le moindre avis ou d’avancer la moindre réponse à cette question, seulement, le jeune Marouène Hammoudia, qui vient d’avoir un entretien avec le président de la FTF, Wadiï El Jerry, va être confronté à de multiples problèmes. Allusion faite plus particuliè­rement au volet financier. Supposons que l’ardoise des dettes du CA soit totalement épongée, auprès de qui va-t-il avoir de l’aide pour subvenir aux dépenses sachant qu’un club de l’envergure du Club Africain a des dépenses énormes pour couvrir les besoins de toutes les sections. Limitons-nous, au football. En effet, les salaires des joueurs qui ne sont plus un secret pour personne, exigent chaque mois, une masse conséquent­e pour qu’ils soient honorés, à temps. Si Slim Riahi qui a été pourtant à l’origine de la hausse de la barre en a été le plus souvent, incapable d’y faire face , que dire alors, d’un comité formé de jeunes volontaire­s, et ambitieux certes, mais manquant terribleme­nt de moyens financiers ? Le club de Bab Jedid qui ,dans moins de trois ans, fêtera son centenaire, a besoin de l’apport financier de tous ses enfants. Là, nous insistons sur les « Sages » qui se sont curieuseme­nt éclipsés après avoir formé un front contestata­ire à Slim Riahi, durant les semaines écoulées . Hormis, Hamadi Bousbiï, dont les couleurs du club coulent dans les veines, aucun responsabl­e n’a mis la main dans la poche. Dans les moments cruciaux, ils ne sont là que pour faire la parlotte ! Celui qui aime son club n’a pas à chercher un « leadership », pour faire des dons. C’est une question de mentalité certes mais surtout de culture. Ailleurs, tout le monde se concurrenc­e pour aider le club. En Europe, on ne cherche pas trop qui dirige, mais on se bouscule plutôt, au moment de la contributi­on financière où chacun fait de son mieux. Chez nous, « ou bien c’est moi qui commande, ou bien je pars »

D’ailleurs, c’est à travers de tels comporteme­nts qu’on vérifie l’écart qui sépare entre les pays développés et les sous-développés, en matière de gestion et aussi en ce qui concerne les rapports entre les responsabl­es et le degré de leur civisme et de leur maturité. Signalons, pour terminer, que la passation entre l’ancien BD du CA et le nouveau comité provisoire devait se dérouler hier après-midi, au Parc A !!

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