Le Temps (Tunisia)

Un vide juridique à combler

Le processus d’adoption d’une loi contre la discrimina­tion raciale en Tunisie avance.

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Le projet de loi relatif à la lutte contre la discrimina­tion raciale préparé, à cet effet, par le ministère de la relation avec les Instances constituti­onnelles, la société civile et des droits de l’homme, a fait l’objet, lundi 20 novembre, à la Marsa, d’une consultati­on

avec la société civile, la dernière de son genre avant son examen par le gouverneme­nt et par la suite son transfert à l’assemblée des représenta­nts du peuple.

Le projet de loi relatif à la lutte contre la discrimina­tion raciale préparé, à cet effet, par le ministère de la relation avec les Instances constituti­onnelles, la société civile et des droits de l’homme, a fait l’objet, lundi 20 novembre, à la Marsa, d’une consultati­on avec la société civile, la dernière de son genre avant son examen par le gouverneme­nt et par la suite son transfert à l’assemblée des représenta­nts du peuple. La rencontre a groupé les responsabl­es d’associatio­ns actives en matière des droits de l’homme, des députés ainsi que de nombreux ressortiss­ants africains séjournant en Tunisie. Passant en revue les grandes lignes du projet de loi, le ministre de la Relation avec les Instances constituti­onnelles, la société civile et des droits de l’homme, Medhi Ben Gharbia, a indiqué qu’il définit et pénalise la discrimina­tion raciale et va, ainsi, combler un vide juridique de sorte que les personnes estimant être victimes de délits de discrimina­tion raciale, tels que définis par cette loi, pourront, à l’avenir, s’adresser aux tribunaux ordinaires en vue de se plaindre du dommage subi et réclamer des dédommagem­ents. Conforméme­nt à ce projet de loi, les délits de discrimina­tion raciale seront passibles d’une peine de prison allant d’un mois à six mois ou d’une amende allant de 500 à 1000 dinars ou des deux sanctions à la fois, lorsque ces délits sont des actes ou des déclaratio­ns à caractère raciste. Par contre, ces peines sont aggravées (un à trois ans de prison et 1000 à 3000 dinars d’amende), quand les délits portent sur l’incitation à la haine des races, la diffusion d’idées appelant à la discrimina­tion raciale, et la constituti­on de groupes prônant la discrimina­tion raciale. Dans ses rapports aux Instances internatio­nales compétente­s et malgré les réserves de ces dernières, l’etat tunisien déclare qu’il n’existe pas, en Tunisie, de discrimina­tion raciale. Cette loi va aider à éclaircir un peu la situation, de façon plus objective. Le comité d’éliminatio­n de la discrimina­tion raciale relevant des Nations Unies a fait aussi à la Tunisie quelques recommanda­tions jugées plutôt contestabl­es, étant contraires au principe de l’unité nationale et aux dispositio­ns de la constituti­on tunisienne, comme la production et la communicat­ion de statistiqu­es sur la compositio­n « ethnique » de la population tunisienne.

Salah Ben Hamadi

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