Une question de gestion et de financement
Le problème de l’eau est moins un problème de ressources et de techniques qu’un problème de gestion et de financement, a déclaré, samedi 20 janvier, l’expert en eau et ressources hydrauliques, Ameur Horchani, ajoutant que les problèmes hydrauliques dans notre pays non encore résolus restent innombrables, mais accessibles à la science et à la technologie.
Le problème de l’eau est moins un problème de ressources et de techniques qu’un problème de gestion et de financement, a déclaré, samedi 20 janvier, l’expert en eau et ressources hydrauliques, Ameur Horchani, ajoutant que les problèmes hydrauliques dans notre pays non encore résolus restent innombrables, mais accessibles à la science et à la technologie.
Intervenant au cours d’un séminaire sur les nouveaux défis de l’eau en Tunisie organisé par le cercle Kheireddine en présence d’une assistance très nombreuse et de qualité, l’ancien secrétaire d’etat aux ressources hydrauliques a évoqué l’entrée du pays dans l’ère du dessalement de l’eau de mer et des eaux saumâtres, avec l’inauguration prochaine d’une station de dessalement de l’eau de mer à Djerba, alors que l’algérie, notre voisine, produit déjà par ce procédé 5 millions de mètres cubes par jour. Or, d’ici 2030, nos besoins vont augmenter de 300 millions de mètres cubes par an. Le conférencier a de même mis en relief les études de haut niveau réalisées par la Tunisie, au cours de ces dernières années , en ce qui concerne la question de l’eau, notant qu’elles permettent de faire des choix solides en la matière, outre la constitution d’une base de données très intéressante pour le suivi de la situation. Il a admis, néanmoins, que nous avons perdu notre sécurité dans ce domaine et qu’il faut la rétablir, soulignant la nécessité d’être innovateur et créatif sur ce plan, dans le sillage des politiques innovatrices et adaptées au contexte tunisien appliquées depuis l’indépendance et dont les résultats sont aujourd’hui palpables, dans l’approvisionnement en eau potable de l’ensemble du pays, en milieu citadin et rural à la fois, l’extension des périmètres irrigués, entre autres, à la faveur des efforts consentis pour la mobilisation des ressources en eau constituées par les pluies (36 milliards de mètres cubes par an) ou les nappes phréatiques et souterraines, à l’aide des forages, des barrages et des lacs collinaires. Il a rappelé aussi les maladies de toutes sortes comme le choléra, causées autrefois par la consommation de l’eau polluée, à défaut d’eau potable dans la plupart des régions du pays, . Il existe dans le pays 221 nappes phréatiques et à peu près autant de nappes souterraines (227) outre 94 000 puits. Cependant, a dit M. Horchani, nous sommes guettés par des sècheresses récurrentes (plus d’une vingtaine au 20ème siècle), tandis que la nappe est soumise, notamment, depuis 2010, à des exploitations anarchiques (5000 forages profonds réguliers, contre des milliers illicites). Or, comme l’a noté l’autre expert, Ahmed Mamou, les nappes souterraines situées en particulier dans le Sud, ne se renouvellent pas, une fois épuisées. La politique hydraulique doit donc faire entrer en ligne de compte la gestion de la sècheresse, des aléas et des crises hydrauliques en général, parallèlement à la bonne gestion et la bonne utilisation des ressources en eau mobilisées.