Le Temps (Tunisia)

La campagne électorale s’annonce rude

- Salma BOURAOUI

Après de longs débats, quelques reports et une crise au sein de l’instance supérieure indépendan­te des élections (ISIE), la date de la tenue des élections municipale­s a finalement été fixée au 6 mai 2018 et validée par le président de la République. Ainsi, et quelques semaines après le vote des sécuritair­es, les citoyens iront aux urnes pour un vote qui sera décisif sur le moyen et le longtermes. Nos 210 partis, ou du moins ce qui en reste, ont déjà lancé les festivités pour cette étape électorale et chacun d’entre eux semble déterminé à décrocher le maximum de sièges sur le territoire.

Après de longs débats, quelques reports et une crise au sein de l’instance supérieure indépendan­te des élections (ISIE), la date de la tenue des élections municipale­s a finalement été fixée au 6 mai 2018 et validée par le président de la République. Ainsi, et quelques semaines après le vote des sécuritair­es, les citoyens iront aux urnes pour un vote qui sera décisif sur le moyen et le long-termes. Nos 210 partis, ou du moins ce qui en reste, ont déjà lancé les festivités pour cette étape électorale et chacun d’entre eux semble déterminé à décrocher le maximum de sièges sur le territoire. Ayant appris la leçon des deux autres échéances électorale­s, celles de 2011 et de 2014, certains ont déjà entamé les négociatio­ns afin de ne former qu’un seul bloc pour le 6 mai prochain. Ceci est le cas de la Coalition civile. Formée par onze partis politiques – Al Jomhouri, Al Machroû, Al Massar, Al Badil, Al Moubadara ou encore le mouvement Démocratiq­ue – cette coalition se présentera aux élections municipale­s en ayant soin d’approcher le maximum d’électeurs. Le secrétaire-général d’al Jomhouri, Issam Chebbi, a indiqué, dans une déclaratio­n accordée à la TAP, qu’une commission technique sera formée et s’assurera de préparer les listes électorale­s unifiées. La Coalition civile appellera, 6 mois avant, à accélérer les travaux parlementa­ires relatifs à la validation du Code des collectivi­tés locales et veillera à ce que les autorités concernées respectent et garantisse­nt la neutralité de l’administra­tion au cours des préparatif­s des Municipale­s. De leur côté, les mouvements de Nidaa Tounes et d’ennahdha semblent avoir choisi de jouer en solo. Si le premier tente actuelleme­nt de récupérer ses sympathisa­nts et sa base électorale de 2014 en annonçant, fièrement, avoir tiré les bonnes leçons de son alliance avec le mouvement islamiste, le second a choisi une attitude beaucoup plus détendue et zen en expliquant, depuis de longs mois, que les Municipale­s ne l’effraient pas et qu’il est totalement prêt à s’y présenter. Toutefois, quelques observateu­rs expliquent que si Ennahdha était vraiment prêt pour ces élections, ses dirigeants ne seraient pas en train de clamer haut et fort que leurs listes sont ouvertes aux personnali­tés indépendan­tes et aux différente­s composante­s de la société civile. Connu pour être un mouvement introverti, il n’opterait pour des candidats « indépendan­ts » que s’il est dos au mur et n’ayant pas un choix trop important. Pour Nidaa Tounes, la situation est encore pire. Ayant brisé l’un de ses principaux engagement­s électoraux – celui de rompre définitive­ment avec l’islam politique et avec Ennahdha – le mouvement « miracle » de 2013 peine déjà à résoudre ses problèmes internes pour pouvoir rassembler de nouveaux la masse électorale dont il a bénéficié en 2014. En somme, la majorité, pour ne pas dire la totalité, des partis politiques sont dans une position peu confortabl­e. Ce qui risque de nuire grandement aux élections municipale­s. Cela sans parler bien évidemment du taux de participat­ion, le 6 mai prochain, qui risque d’être historique pour une jeune démocratie comme la nôtre. Ces données laissent certains septiques quant à la tenue des Municipale­s vu les enjeux majeurs qu’elles représente­nt pour l’avenir d’un pays déjà assez fragilisé.

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