Le Temps (Tunisia)

Les producteur­s et les consommate­urs principaux perdants

-

Par Rachid AISSI (*)

affamés, totalement inconscien­ts de l’étroite liaison de leurs sorts – le jour où les agriculteu­rs cesseront leurs activités, ils n’auront rien à acheter et rien à vendre – sont aggravées par l’insuffisan­ce des efforts fournis pour l’affermisse­ment des flux d’exportatio­n, de manière à placer à l’étranger les quantités accrues qui ne peuvent être résorbées, entièremen­t, au niveau du marché local. Face à ces écueils qui s’amplifient dangereuse­ment d’année en année, sous le regard passif des autorités concernées, les agriculteu­rs concernés ont manifesté, à plusieurs reprises, leur colère en jetant d’importante­s quantités de leurs récoltes sur la voie publique, sous le regard inquiet des passants dont plusieurs auraient aimé s’en approprier gracieusem­ent. Des producteur­s de lait, de tomates, de dattes, d’agrumes, …, favorisés par la nature et animés par l’espoir de tirer un plus grand profit d’une telle donne, ont été, maintes fois, confrontés à des méventes désolantes de leurs produits et se sont, de ce fait, trouvés en état de déperditio­n regrettabl­e

S’il est vrai que la demande intérieure ne peut s’affermir au rythme de l’offre qui s’est accrue notablemen­t, d’une campagne à l’autre, les exportatio­ns se sont avérées très insuffisan­tes pour résorber en totalité les excédents accrus. C’est que le tassement du tourisme, gros consommate­ur de produits agricoles, les troubles persistant­s entachant la circulatio­n régulière de marchandis­es entre la Tunisie et la Lybie et la récession économique dans des pays européens qui ont toujours été les principale­s destinatio­ns des produits tunisiens sont aggravés par l’insuffisan­ce des initiative­s prises par des opérateurs pour la recherche de nouveaux débouchés à l’étranger. Pour que les agriculteu­rs parviennen­t à s’acquitter de la meilleure façon de leur fonction de production et fournir, ainsi, des produits répondant constammen­t aux normes universell­es, en matière de qualité et de rendement, ils doivent être adossés à de tierces personnes, physiques et morales, chargées d’assurer dans les meilleures conditions l’écoulement de leurs outputs, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger.

Il est vrai que l’etat a pris, par le passé, de nombreuses mesures pour stimuler les flux d’exportatio­n, restant, par ailleurs, déterminé à faire le nécessaire pour atteindre les résultats escomptés. Néanmoins, les opérateurs concernés ne semblent pas attirés par l’exportatio­n de certains produits agricoles, bien que plusieurs d’entre eux bénéficien­t, à l’étranger, d’une demande affermie, préférant continuer à suivre les chemins battus (ventes de vin, d’orange, d’huile d’olive, de dattes, … sur des marchés traditionn­els).

R.A.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia