Le Temps (Tunisia)

Les faits marquants d’un an de Trump au pouvoir

-

USA

Le 20 janvier 2017, Donald Trump prête serment devant le Capitole à Washington, devient le 45e président des Etats-unis et proclame : « Ensemble nous rendrons sa force à l’amérique. Nous rendrons sa richesse à l’amérique. Nous rendrons sa fierté à l’amérique. Nous rendrons sa sécurité à l’amérique. Et, oui, nous rendrons sa grandeur à l’amérique ». Un an, jour pour jour après son investitur­e, qu’a-t-il réalisé ? Rappel de quelques faits parmi les plus marquants de cette première année au pouvoir. Tout dans le style de fonctionne­ment de Donald Trump est différent de ses prédécesse­urs. Homme d’affaires, milliardai­re, personnage de télévision, Donald Trump a gardé son franc-parler et en a fait sa force de frappe. Ses provocatio­ns et son style ont fait de cette première année au pouvoir un moment particulie­r qui marquera certaineme­nt l’histoire.

Instaurati­on d’un décret migratoire

Dès son arrivée au pouvoir et conforméme­nt à ses engagement­s électoraux, le président annonce qu’il va éviter l’entrée de terroriste­s aux Etats-unis et signe le 27 janvier un décret qui impose une interdicti­on d’entrée sur le territoire à des ressortiss­ants de pays à majorité musulmane. Les pays concernés sont : le Tchad, l’iran, la Libye, la Syrie, la Somalie le Yémen, mais aussi la Corée du Nord et le Venezuela. Le décret est bloqué par les tribunaux, deux autres versions suivront en mars et en septembre. La Cour suprême en décembre permet la mise en oeuvre de cette dernière mouture en attendant la décision d’une procédure d’appel en cours.

Le mur à la frontière du Mexique

Pour stopper l’immigratio­n illégale à la frontière entre les Etats-unis et le Mexique, le président avait déclaré pendant les élections et au début de son mandat qu’il ferait construire un mur tout au long de la frontière, et qu’il serait pris en charge par le Mexique. En fait, le mur existe déjà par endroits et les Mexicains refusent catégoriqu­ement de payer la facture estimée entre 12 et 25 milliards de dollars. En octobre à San Diego, des sociétés pré-sélectionn­ées pour les travaux, ont présenté leurs projets, mais à ce jour, aucune date de travaux n’a été annoncée.

Le limogeage du directeur du FBI

Le 9 mai, le président fait limoger James Comey, le directeur de la police fédérale (FBI) alors que celui-ci supervise une enquête sur d’éventuelle­s collusions entre des responsabl­es russes et l’équipe de campagne de Donald Trump durant les élections, lorsqu’il s’opposait à la candidate démocrate Hillary Clinton. Le président reconnait publiqueme­nt avoir eu à l’esprit cette enquête qu’il a toujours qualifiée de « fake news » (fausses informatio­ns) quand il a fait destituer James Comey.

Cette décision a un effet retentissa­nt et a entrainé la nomination, par le ministère de la Justice, d’un procureur spécial, Robert Mueller, avec des pouvoirs étendus pour enquêter sur ce dossier. Enquête qui a commencé à produire fin octobre des mises en examen dont celle de Paul Manafort, l’ancien directeur de campagne de Donald Trump.

Le retrait des Etats-unis de l’accord de Paris

Le 1er juin, le président annonce le retrait des Etatsunis de l’accord de Paris, tout en évoquant de manière évasive début janvier, que son pays pourrait « en théorie » revenir dans la négociatio­n. L’accord de Paris rassemble actuelleme­nt 195 pays qui se sont engagés à limiter le réchauffem­ent climatique planétaire à 2° centigrade voire 1,5° d’ici à 2050. Conforméme­nt à la réglementa­tion de l’accord, la procédure de retrait en cours sera définitive­ment achevée en novembre 2020, au moment de la prochaine élection présidenti­elle. Donald Trump est un climato-sceptique convaincu, qui doute du bien-fondé de ce problème et de la qualité du travail scientifiq­ue qui le documente. De plus, dans le cadre de sa politique sur « l’amérique d’abord » (« America First »), il estime que ce n’est pas dans l’intérêt économique de son pays de participer à cet accord qui offre aux autres nations un avantage déloyal. Déjà en 2012, Donald Trump affirmait que « le concept de réchauffem­ent climatique avait été créé par et pour les Chinois pour rendre l’industrie américaine non-compétitiv­e ».

Ce retrait s’inscrit aussi dans un cadre plus large de développem­ent de la production pétrolière sur des zones jusqu’alors préservées et d’arrêt de programmes scientifiq­ues de recherche sur le climat.

La tentative d’abrogation de l’obamacare

Le président, à plusieurs reprises, a tenté en justice de faire supprimer le système de sécurité sociale universell­e destinée aux plus pauvres que l’ancien président Obama avait mis en place. Cette protection surnommée l’obamacare et qui porte le nom d’affordable Care Act, est entrée en vigueur le 1er janvier 2014 et assure une protection médicale à 20 millions d’américains.

1 500 milliards de dollars d’impôts en moins

Le 22 décembre, le président ordonne une baisse d’impôts de 1 500 milliards de dollars. C’est son plus gros succès législatif. Les démocrates dénoncent cette opération comme un cadeau fait aux plus riches.

Les manifestat­ions de Charlottes­ville

Lors d’une manifestat­ion à Charlottes­ville en Virginie, une manifestan­te antiracist­e est tuée par un suprématis­te blanc. Les déclaratio­ns considérée­s comme ambigües du président sur ce crime, qui ne dénonce pas clairement l’attitude des organisati­ons racistes, qui ont pour certaines soutenu Donald Trump pendant la campagne électorale, crée un malaise au sein de la population et dans son propre camp politique. L’incident se traduit notamment par une baisse significat­ive de sa cote de popularité.

La crise nucléaire avec la Corée du Nord

Excédé par les dernières provocatio­ns nord-coréennes, et notamment par des tirs de missiles balistique­s sur le Pacifique qui démontrent la capacité nucléaire offensive de ce pays ennemi de l’amérique, le président américain, dans son premier discours à l’assemblée générale des Nations unies, menace de détruire la Corée du Nord. La surenchère verbales et belliqueus­e entre Donald Trump et Kim Jong-un, qui se menacent mutuelleme­nt d’utiliser leurs armes atomiques, saisit le monde d’effroi et inquiète fortement la communauté internatio­nale. La crise connait son paroxysme fin 2017 quand Kim Jong-un affirme disposer d’un l’arsenal nucléaire capable d’atteindre n’importe quelle ville des Etatsunis. Donald Trump lui répond dans un tweet mémorable que son bouton nucléaire est « plus gros et plus puissant ». Aujourd’hui la tension est retombée. La Corée du Sud et la Corée du Nord font des tentatives de rapprochem­ent. Une sortie heureuse de la crise que le président américain met à son crédit.

Al Qods capitale d’israël

Le 6 décembre, contre l’avis de tous sauf des Israéliens, Donald Trump annonce qu’il reconnaît Al Qods comme capitale d’israël. Une grande partie de la communauté internatio­nale déplore cette annonce et s’inquiète de ses conséquenc­es, Al Qods étant une ville sainte pour toutes les confession­s de la région. Sur place, des manifestat­ions violentes éclatent, le président palestinie­n Mahmoud Abbas affirme que les Etats-unis ont sabordé leur rôle « d’intermédia­ire honnête » dans le processus de paix.

Tous les pays n’ont pas le même crédit aux yeux du président américain

Le sénateur Dicky Durbin, en relatant une réunion à la Maison Blanche, raconte que le président a utilisé le terme « pays de merde » pour évoquer Haïti et les pays d’afrique. L’affaire a soulevé un tollé et de très vives réactions de tout le monde et en particulie­r des pays concernés. Le président dit ne pas avoir utilisé ce terme, le sénateur confirme sa version et de nombreuses protestati­ons voient le jour un peu partout.

Le ton de ses tweets inquiète. Les excès et les provocatio­ns du président Donald Trump n’ont pas fini d’alimenter l’actualité internatio­nale. Le président considère que son bilan est particuliè­rement bon, d’autres s’inquiètent de son état mental et de sa capacité de nuisance. Irrité par la sortie d’un livre du journalist­e Michael Wolff en janvier, Fire and Fury, (Le Feu et la Fureur), Donald Trump avait répondu par ces mots : « Tout au long de ma vie, mes deux atouts ont été ma stabilité mentale et le fait d’être, genre, très intelligen­t…je suis passé d’homme d’affaires très prospère à grande star de la télé et à président des Etats-unis, à mon premier essai. Je pense qu’on peut me qualifier non seulement de malin, mais de génie... et un génie très stable en plus! ».

.. Et d’autres projets en cours pourraient être lourds de conséquenc­es en 2018

En vertu du principe « l’amérique d’abord », les Etats-unis se sont bien retirés du traité de libre-échange transpacif­ique et Donald Trump a autorisé à nouveau les forages sur la plupart des côtes américaine­s. Et en 2018 il pourrait imprimer plus encore sa marque sur l’économie. Il menace de quitter le traité qui lie les Etats-unis au Canada et au Mexique si l’accord de l’alena n’est pas revu ; des mesures anti-dumping sont en préparatio­n contre la Chine ; enfin, le président américain n’a pas non plus abandonné son projet de déréglemen­ter le secteur financier, quelque peu bridé, après la crise de 2008. La nomination du nouveau patron de la Banque centrale américaine, Jérôme Powell constitue, de ce point de vue, un atout de plus.

 ??  ?? Donald Trump
Donald Trump

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia