Le Temps (Tunisia)

La blacklist des paradis fiscaux : le verdict

- Yosr GUERFEL AKKARI

Les ministres des Finances de l’union Européenne devront statuer aujourd’hui même à Bruxelles sur le sort réservé à la Tunisie figurant sur cette liste par qui le mal arrive : « blacklist des paradis fiscaux». C’est au début du mois de décembre que les ministres des Finances de L’UE réunis à Bruxelles ont décidé de loger la Tunisie dans cette liste noire des 17 pays mis à l’index. Un classement qui met notre pays en mauvaise posture et met à mal la notoriété d’une nation en quête d’investisse­ments. Le Maroc et le Qatar l’ont échappé belle « in extremis » à la liste noire. Ces deux pays auraient donné des gages dans les derniers jours pour se conformer instamment aux demandes de L’UE. La réponse des autorités tunisienne­s a été tardive. Une négligence ou insoucianc­e cher payée. Indignés, nos décideurs ont vite fait de protester ce classement injuste. L’ordre des experts comptables a quant à lui assuré que la Tunisie est loin d’être une terre fertile pour les évadés fiscaux. Faut-il prendre avec des pincettes cette décision ? Le commissair­e européen Pierre Moscovici a pourtant indiqué que la Tunisie n’a pas vocation à figurer longtemps sur cette blacklist et qu’elle en sera retirée dès le début de l’année 2018. La Tunisie devra revoir son système offshore et rendre compte. sur les avantages fiscaux accordés aux entreprise­s exportatri­ces selon le régime offshore et aux prestatair­es de services non résidents. Il faut dire que cette révision s’impose surtout que l’observatoi­re Tunisien de l’economie a chiffré la perte à gagner due aux entreprise­s non résidentes à une valeur estimative de 16 milliards de dinars en devises au cours des dix dernières années. Introduire ces entreprise­s sous le régime de change devra être la priorité des priorités surtout que l’euro flirte avec les 3 dinars et les avoirs nets en devises sont à 90 jours d’importatio­n.

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