Le point de non retour
Offensive turque en Syrie
C’est le troisième jour de l’intervention militaire turque dans le nord de la Syrie. La région d’afrine, visée par l’opération baptisée « Rameau d’olivier », est l’un des fiefs des Kurdes de Syrie. Pour Ankara, l’organisation politicomilitaire qui domine ce territoire proche de la frontière turque est un mouvement « terroriste ». Désormais, les Kurdes en appellent au soutien de Washington.
Selon les médias turcs, l’armée progresse en territoire syrien, où une dizaine de positions des miliciens kurdes ont déjà été détruites, notamment les sites d’où ont été tirées des roquettes qui ont fait une victime, hier, dans une ville turque frontalière de la Syrie.
Une intervention de courte durée ?
Ankara assure que son intervention sera de courte durée. Ce n’est pas la première fois que l’armée turque pénètre en territoire syrien. Durant l’été 2016 elle a déjà porté un coup d’arrêt à la progression des forces kurdes de Syrie. Pour Ankara, pas question de voir s’étendre à sa frontière un territoire kurde autonome, alors que la Turquie est déjà confronté à un mouvement rebelle kurde sur son propre sol. Aujourd’hui, c’est donc l’enclave d’afrine qui est visée sans opposition apparente des Etats-unis ni de la Russie dont la Turquie s’est progressivement rapprochée ces dernières années. La Turquie ne fera « pas marche arrière » dans son offensive contre une milice kurde dans le nord de la Syrie, a assuré lundi le président Recep Tayyip Erdogan qui parle même ce lundi d’une offensive lancée « en accord avec la Russie ».
Une victoire diplomatique ?
Pourtant, au moment où les Kurdes de Syrie apparaissent en difficulté face aux blindés turcs, c’est Moscou qui leur offre une victoire diplomatique en les invitant au « congrès de la paix » que la Russie compte organiser le 30 janvier prochain à Sotchi.
Au niveau international, la France a appelé Ankara à mettre fin à son offensive et a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de L’ONU, qui devait se tenir à huis clos hier. Dans un communiqué, les Kurdes de Syrie ont, de leur côté, estimé que l’offensive de la Turquie contre leur enclave d’afrine était un « soutien clair » au groupe Etat islamique (EI).