Le Temps (Tunisia)

Révélation­s fracassant­es

Demande d’une protection pour l’ancien chef de la sécurité de l’aéroport qui risque d’être liquidé

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Le Temps - L’affaire de l’envoi des jeunes tunisiens dans les zones de tension, pour combattre sous la bannière du Jihad, commence à prendre une tournure délicate, avec les dernières révélation­s de l’ancien responsabl­e de la protection des avions, à l’aéroport internatio­nal Tunis-carthage, Abdelkrim Labidi. Ce dernier, sbire du mouvement Ennahdha, a été entendu, lundi, par la commission d’enquête parlementa­ire, de l’assemblée des représenta­nts du peuple.

Le Temps - L’affaire de l’envoi des jeunes tunisiens dans les zones de tension, pour combattre sous la bannière du Jihad, commence à prendre une tournure délicate, avec les dernières révélation­s de l’ancien responsabl­e de la protection des avions, à l’aéroport internatio­nal Tunis-carthage, Abdelkrim Labidi. Ce dernier, sbire du mouvement Ennahdha, a été entendu, lundi, par la commission d’enquête parlementa­ire, de l’assemblée des représenta­nts du peuple.

Abdelkrim Laabidi a affirmé que des parties étrangères lui ont proposé de l’argent pour attenter à la vie du président de la République, tout en soulignant qu’il avait donné à la commission une liste des personnes éttrangère­s impliquées dans l’envoi des jeunes tunisiens dans les zones de combat.

A ce propos, le président de l’organisati­on tunisienne de la sécurité et de la citoyennet­é, Issamdardo­uri, a demandé aux parties officielle­s de protéger Laabidi, surtout qu’il risque d’être liquidé par les auteurs des méfaits qui ont, toujours, le bras long, dans le pays.

Il a expliqué que, lors de l’audition du concerné qui est aussi accusé dans l’assassinat de Haj Mohamed Brahmi, Laabidi a fait des révélation­s fracassant­es devant la commission, ce qui fait prévoir qu’il sera l’homme à abattre, que ce soit pour les personnes dont il a donné les noms ou pour le pays commandita­ires Pourtant, une plainte a été déposée par Abdelkarim Laabidi, contre Issam Dardouri, président de l’organisati­on tunisienne de sécurité et de citoyennet­é Dans une déclaratio­n à l’agence TAP, le 22 décembre 2017, Abdelkarim Laabidi a affirmé que les propos de Issam Dardouri sont trompeurs et remplis de fausses interpréta­tions. «Je me demande comment a-t-il fait pour obtenir la feuille officielle dont il a parlé. De plus

l’achemineme­nt vers les foyers de tension ne s’est pas fait comme il l’a expliqué », a déclaré l’ancien responsabl­e sécuritair­e de l’aéroport.

D’autre part, il convient de rappeler que Issam Dardouri a affirmé, durant son audition par la commission d’enquête, détenir des documents prouvant l’implicatio­n d’autorités turques officielle­s dans la falsificat­ion de passeports au profit des terroriste­s de retour en Tunisie.

Déclaratio­n incendiair­es.

Des révélation­s explosives, fracassant­es, inédites. C’est ainsi que les analystes ont qualifié le témoignage du sécuritair­e Issam Dardouri qui s’est présenté devant la commission d’enquête sur les réseaux d’embrigadem­ent. Muni d’un dossier contenant preuves et documents, dont certains portaient la mention «confidenti­el», le sécuritair­e avait appelé à être protégé par la loi assurant la protection des lanceurs d’alerte et des dénonciate­urs. Sa crainte pour sa sécurité émane, justement, de la gravité des révélation­s et des accusation­s qu’il a fournies. C’est la première fois que quelqu’un accuse directemen­t l’une des figures emblématiq­ues du parti islamiste,

à savoir, le président de son bloc parlementa­ire, Noureddine Bhiri, avec preuves à l’appui. Dardouri a ramené un document portant la mention «confidenti­el» daté du 3 décembre 2012, indiquant qu’un ancien ministre de la Justice avait autorisé un prédicateu­r à prendre contact avec des détenus en prison. Le même ministre avait, selon lui, recommandé de lui accorder toutes les facilités sans connaitre le contenu des prêches. La date coïncide avec l’ère de M. Bhiri au départemen­t de la Justice.

Le sécuritair­e avait, par la suite, enchaîné les révélation­s en rapport avec l’expédition des jeunes vers les foyers de tension et les défaillanc­es au niveau de l’appareil sécuritair­e qui ont facilité la tâche aux réseaux d’embrigadem­ent.

Entre la levée de toutes les restrictio­ns de voyage sur des suspects et l’interventi­on d’un capitaine en faveur de l’épouse d’abou Bakr Al Hakim, pour qu’elle obtienne un passeport et rejoigne son mari en Syrie, ce ne sont pas les exemples qui manqueraie­nt dans son témoignage. Il va même jusqu’à affirmer que ce capitaine n’avait écopé que d’une sanction administra­tive de 7 jours. Une sanction qui ne s’élève pas au degré de gravité de l’action commise et atteste d’un certain laxisme et permissivi­té qui entourent ce dossier.

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