Des résultats probants, mais jugés insuffisants
La campagne de lutte contre la corruption, fraichement engagée, par Youssef Chahed, en vue de couper les têtes de la pieuvre et réduire le maximum possible ses méfaits, a donné des résultats probants, pour certains, et pas encore satisfaisants, pour d’autres.
Toutefois, tout le monde sait qu’il n’est pas facile de démanteler toute la logistique de la corruption qui a pu, depuis le début de la Révolution et, même avant, tisser sa toile, pour s’installer dans la durée.
Les barons de la corruption disposent de filières, de soutiens financiers et politiques qui oeuvrent dans l’ombre, afin de tirer le maximum de profit de cette activité peu recommandable, mais qui est néfaste pour l’économie, l’investissement et la situation du pays. Entretemps, les investigations et les enquêtes sont longues et se heurtent au mur du silence, des sympathies et des intérêts douteux.
Il est certain, quand même, que cette campagne a donné des réssultats, pour le moins dissuasifs et mettant les barons de ce fléau sur le qui-vive, avant de tomber dans les filets de la justice, inéluctablement. Et tôt ou tard.
Vingt-deux hommes d’affaires sont assignés à résidence et 33 fonctionnaires publics ont été arrêtés, depuis le déclenchement en mai 2017 de la guerre contre la corruption.
“Le montant des amendes prévues pour les diverses contraventions s’élève à 3600 millions de dinars “, selon le bilan de la campagne de lutte contre la corruption dressé par le gouvernement de Youssef Chahed qui a pris pour crédo “La lute contre la corruption”.
Après avoir porté les dossiers de 22 hommes d’affaires devant la justice, le pôle judiciaire économique et financier a émis 11 mandats de dépôt contre des fonctionnaires publics et placé les autres (22) en garde à vue et engagé des poursuites à leur encontre pour blanchiment d’argent et crimes douaniers et de change.
Selon les mêmes données recueillies par l’agence TAP, la valeur des marchandises saisies dans le cadre de cette campagne s’élève à 20 millions de dinars, alors que le montant des droits compromis ou éludés représente environ 119 millions de dinars. Quant aux infractions de change, elles totalisent un montant de 315 millions de dinars. D’après les mêmes données, les 33 fonctionnaires publics englobent 5 fonctionnaires du ministère de la Santé, un directeur adjoint à l’un des ministères, 3 directeurs du ministère du Commerce, deux directeurs du ministère des Finances, deux fonctionnaires du ministère des Affaires locales et de l’environnement et 16 fonctionnaires du ministère de l’intérieur.