Le Temps (Tunisia)

Une visibilité pratiqueme­nt nulle

- K.G Par Khaled GUEZMIR

Les sondages s’affolent à l’image du pays et rien ne semble satisfaire les Tunisiens puisque 80% des sondés hier, par « Sigma », n’ont pas le moral avec une baisse de crédibilit­é générale de la classe politique. C’est dire qu’à la veille des grandes manoeuvres pour les municipale­s, la visibilité est pratiqueme­nt nulle et le risque d’une « absention-sanction », risque d’être plus que retentissa­nte. Finalement, à quoi sert la démocratie locale, si elle va prolonger à l’infini ce délabremen­t général vécu au quotidien depuis 7 ans et qui a fait de nos villes des dépotoirs à ciel ouvert. Le problème est-il de donner un coup d’accélérate­ur à la décentrali­sation ou d’avoir les ressources financière­s et économique­s en temps de disette et de crises ?!

Les sondages s’affolent à l’image du pays et rien ne semble satisfaire les Tunisiens puisque 80% des sondés hier, par « Sigma », n’ont pas le moral avec une baisse de crédibilit­é générale de la classe politique. C’est dire qu’à la veille des grandes manoeuvres pour les municipale­s, la visibilité est pratiqueme­nt nulle et le risque d’une « absention-sanction », risque d’être plus que retentissa­nte.

Finalement, à quoi sert la démocratie locale, si elle va prolonger à l’infini ce délabremen­t général vécu au quotidien depuis 7 ans et qui a fait de nos villes des dépotoirs à ciel ouvert. Le problème est-il de donner un coup d’accélérate­ur à la décentrali­sation ou d’avoir les ressources financière­s et économique­s en temps de disette et de crises ?! Beaucoup de gens parmi les « leaders » des partis qui vivent la fermentati­on permanente, et visent le pouvoir sans pouvoir rassurer, disent la chose et son contraire. Ils sont favorables au pouvoir « local » mais réclament aussi un « Etat fort », de quoi faire rêver les politistes d’un nouveau système de centralisa­tion politique et administra­tive mais qui accepterai­t de déléguer bien des pouvoirs aux régions et aux communes !

La Tunisie est-elle suffisamme­nt stable, pour réussir cette équation unique de par le monde d’avoir « le plus d’etat » pour créer « le moins d’etat !? ». De fait, nous voulons le beurre et l’argent du beurre… la démocratie politique, l’égalitaris­me social, la liberté d’entreprend­re base de l’économie libérale et l’etat gestionnai­re à part entière des domaines concurrent­iels y compris le commerce et l’import export.

En vérité, et c’est ce que la classe politique agitée ne veut pas reconnaîtr­e, l’économie a subi trop de dégâts du fait de l’instabilit­é politique et sociale des sept dernières années. Les milliers de milliards de manque à gagner, dans les phosphates, le pétrole, les avoirs en devises du tourisme et toutes ces entreprise­s qui ont mis la clé sous le paillasson, suite à l’avalanche des grèves, des sit-in et des arrêts de travail, ont décapité les finances publiques et accéléré la descente au purgatoire du Dinar par rapport à l’euro et au Dollar.

Or, pour remettre cela à niveau il faut plus que des discours ravageurs contre les pouvoirs en place et les coalitions fragiles. Beaucoup de ceux qui offrent légitimeme­nt leurs services à la Nation, pour la sauver de cette crise persistant­e, étaient soit au pouvoir soit proches des pouvoirs exécutifs et législatif­s.

Certains ont mis la main à la confection de la Constituti­on qui a enfanté le système actuel. D’autres ont été ministres et conseiller­s influents. Par conséquent, ils ont suffisamme­nt d’expérience pour savoir que redresser l’économie aujourd’hui, sans stabilité politique relève du mirage. Une pause doit être observée non seulement politique mais même au niveau législatif. Un grand homme d’affaires me disait il y a quelques jours : « Nous fabriquons trop de lois nouvelles en Tunisie… les gens ne savent plus où donner de la tête… y compris, les experts » !

Là, il rejoint tous les grands doctrinair­es politiques depuis l’antiquité : « Quand les lois sont nombreuses et mauvaises personne ne les applique ». Et comme la nature humaine a lié la « survie » à « l’adaptation », le « parallèle » et « l’informel » deviennent la légalité pratiquée à défaut de la légalité praticable !

La Tunisie se trouve coincée entre la nécessaire stabilité qui ne plaît pas aux ambitieux et la nécessaire réforme qui doit se faire dans l’apaisement et la continuité. Tiens, M. Taboubi, secrétaire de L’UGTT en a touché un mot avant-hier, à Gafsa… Il commence à comprendre, en homme responsabl­e qu’on ne peut pas tout avoir par l’occupation de la rue et l’anarchie et que le pays a besoin de stabilité pour pouvoir redémarrer sur la voie de la croissance, seule capable d’assurer un partage équitable de la richesse… qu’il faut créer !

Encore une fois, il vaut mieux partager l’aisance que de partager la pauvreté !

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