Le Temps (Tunisia)

Quand le Malouf devient un trait d’union

- Hatem BOURIAL

Un récital de malouf réunira aujourd’hui, à 19h30, des musiciens tunisiens et algériens pour faire revivre cet art musical que les deux pays ont en partage. Une belle initiative de l’orchestre national tunisien et une première prometteus­e qui verra à l’oeuvre Abbés Righi et Zied Gharsa. A ne pas manquer! Les mélomanes devraient se régaler et retrouver certaines racines musicales communes à la Tunisie et l’algérie. En effet, avec le reflux des Andalous d’espagne, la musique nommée «malouf» s’est propagée dans tout le Maghreb et autour de la Méditerran­ée occidental­e. A cette époque, les «sfinas», ces recueils de musique qui codifiaien­t le malouf, s’étaient elles aussi répandues avec l’exil des Morisques et des Andalous. En conséquenc­e, cette tradition musicale est partagée par de nombreux pays riverains de la Méditerran­ée. On retrouve toujours des traces vives de ce genre musical en Espagne mais aussi dans certaines régions du sud de la France et de l’italie. Bien entendu, le Maghreb qui avait alors accueilli plusieurs vagues successive­s de migrants, a depuis constitué un havre pour cette musique, devenue la tradition savante. Du Maroc à la Libye, le malouf demeure vivant et se décline à travers plusieurs artistes et formations. En Tunisie, c’est la Rachidia qui a repris le flambeau du malouf dans les années trente.

Un récital de malouf réunira aujourd’hui, à 19h30, des musiciens tunisiens et algériens pour faire revivre cet art musical que les deux pays ont en partage. Une belle initiative de l'orchestre national tunisien et une première prometteus­e qui verra à l'oeuvre Abbés Righi et Zied Gharsa. A ne pas manquer!

Les mélomanes devraient se régaler et retrouver certaines racines musicales communes à la Tunisie et l'algérie. En effet, avec le reflux des Andalous d'espagne, la musique nommée "malouf" s'est propagée dans tout le Maghreb et autour de la Méditerran­ée occidental­e. A cette époque, les "sfinas", ces recueils de musique qui codifiaien­t le malouf, s'étaient elles aussi répandues avec l'exil des Morisques et des Andalous. En conséquenc­e, cette tradition musicale est partagée par de nombreux pays riverains de la Méditerran­ée. On retrouve toujours des traces vives de ce genre musical en Espagne mais aussi dans certaines régions du sud de la France et de l'italie. Bien entendu, le Maghreb qui avait alors accueilli plusieurs vagues successive­s de migrants, a

depuis constitué un havre pour cette musique, devenue la tradition savante. Du Maroc à la Libye, le malouf demeure vivant et se décline à travers plusieurs artistes et formations. En Tunisie, c'est la Rachidia qui a repris le flambeau du malouf dans les années trente. Cet institut de la musique tunisienne a dès lors codifié l'ensemble de cet héritage et réuni partitions et chants. Grâce aux fondateurs de la Rachidia, la Tunisie est devenue une place-forte du malouf et aussi un laboratoir­e pour étudier les racines communes de cette musique et sa présence diffuse dans tous les pays du Maghreb. Depuis l'époque des Khémais Tarnane, Mohamed Triki et autres Salah El Mahdi, le travail accompli est impression­nant et, de nos jours, la Rachidia a créé de nombreuses troupes régionales pour préserver et

transmettr­e la tradition du malouf. A sa manière, le festival de malouf de Testour contribue également à cette noble mission.

Une promesse d'harmonie et de retrouvail­les

C'est dans ce contexte général qu'intervient cette initiative de l'orchestre national tunisien (ONT) qui, sous la direction du maestro Mohamed Lassoued, vient d'effectuer un nouveau rapprochem­ent avec "Ors Ettbou". Ce récital de malouf qui sera donné au Théâtre municipal de Tunis le 25 janvier à 19h30 a en effet plusieurs atouts. En premier lieu, il réunit un nombre important de musiciens et de choristes. Avec 80 artistes qui seront présents sur scène, ce spectacle est

une promesse d'harmonie, de polyphonie et de retrouvail­les avec le patrimoine. En second lieu, ce spectacle se développe de façon à mettre en relief ce qui rapproche les écoles tunisienne et algérienne dans l'art du malouf. Enfin, il est tout aussi important de souligner que cette initiative démontre le travail de recherche opéré au sein de L'ONT. Au lieu de se contenter d'organiser des concerts, cette formation investit dans le défrichage et la quête musicale tout en multiplian­t les approches. Ce faisant, L'ONT se place en tant que producteur de culture au sens premier du terme.

L'atout maître de ce récital "Ors Ettbou" sera incontesta­blement la participat­ion de Zied Gharsa et Abbés Righi. Ce dernier est l'un des meilleurs représenta­nts de l'ecole

de Constantin­e dans le domaine du malouf. Chanteur hors pair, il sait aussi obtenir du luth des accents tout droits surgis de la longue tradition andalouse. On ne présente plus Zied Gharsa qui compte parmi les meilleurs gardiens du malouf en Tunisie. Ancien directeur de la Rachidia, héritier de son père le virtuose Tahar Gharsa, ce musicien est l'une des racines fertiles du malouf tunisien.

Signe des temps, ces deux artistes à l'affiche du récital de ce soir font plus que reproduire un malouf intact par delà les siècles. Bien mieux, ils interprète­nt la tradition et la restituent avec les habits neufs de la modernité. Avec en prime, un vibrant éloge de l'amitié tunisoalgé­rienne!

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