Le Temps (Tunisia)

Vers une présidenti­elle anticipée avant le 30 avril

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Il y aura une élection présidenti­elle anticipée au Venezuela avant le 30 avril prochain : la décision a été prise ce mardi par la Constituan­te, cette Assemblée « plénipoten­tiaire » exclusivem­ent constituée de partisans pro-maduro. Une décision accueillie avec enthousias­me par le chef de l’etat. Après l’élection de la Constituan­te de juillet, la large victoire du camp chaviste aux régionales en octobre dernier puis le carton plein aux municipale­s de décembre dernier du fait de l’absence des principaux partis de l’opposition, Nicolas Maduro s’est dit « prêt » à être candidat à sa réélection. La propositio­n est venue de Diosdado Cabello, l’homme fort du parti chaviste au pouvoir, « en réponse aux sanctions », a-t-il affirmé. Car lui et six autres hauts fonctionna­ires vénézuélie­ns sont visés depuis ce lundi par des sanctions financière­s infligées par l’union européenne. Une propositio­n approuvée sans surprises par la Constituan­te, puis saluée peu de temps après par le président Maduro. Devant ses partisans, le chef de l’etat a assuré qu’il « se tenait à la dispositio­n du peuple pour être candidat à la présidenti­elle si les forces politiques et sociales de la révolution le décidaient ».

Officielle­ment, l’élection devait se tenir à la fin de l’année mais plusieurs experts estimaient que sa date pourrait être avancée par le camp Maduro pour tirer profit des divisions de la coalition d’opposition. Une opposition qui risque d’avoir bien du mal à trouver son candidat à temps, d’autant que ses deux principaux leaders, Henrique Capriles et Leopoldo Lopez, ont été déclarés inéligible­s ou sont assignés à résidence. Et même si de nombreux dirigeants ont appelé à l’unité ce mardi, difficile, comme lors des dernières municipale­s, d’établir une ligne commune, tant les divisions sont fortes au sein de la coalition. Pour Eduardo Rios, docteur en science politique et membre de l’observatoi­re politique de l’amérique latine et des Caraïbes, le gouverneme­nt joue la montre pour sauver le peu de crédit qu’il lui reste.

Critiques internatio­nales La décision d’organiser une présidenti­elle anticipée a déjà suscité certaines réactions internatio­nales. Le Mexique, un des pays facilitate­urs des négociatio­ns qui se tiennent en République dominicain­e depuis septembre dernier entre le camp Maduro et l’opposition vénézuélie­nne, a annoncé son retrait de la table des discussion­s. Le Groupe de Lima, formé d’une quinzaine de nations du continent latino américain et du Canada, a rejeté cette décision assurant qu’elle « rend impossible la réalisatio­n d’une présidenti­elle démocratiq­ue, transparen­te et crédible ». Et les Etats-unis ont quant à eux affirmé que « ce n’était pas une bonne idée que Nicolas Maduro soit candidat à sa réélection ».

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