Le Premier ministre envisage des élections anticipées
Le Premier ministre tchèque Andrej Babis déclare, dans un entretien à la presse hier, ne pas exclure des élections législatives anticipées s’il ne parvient pas à former un gouvernement. Son parti conservateur, Ano («oui» en tchèque), a remporté les élections législatives d’octobre dernier, sans obtenir pour autant la majorité absolue des sièges. Le gouvernement minoritaire qu’il a constitué dans la foulée est tombé le mois dernier après le vote d’une motion de censure. Andrej Babis tente depuis de former un nouveau gouvernement. Les autres partis refusent pour l’instant de travailler avec lui parce qu’il est accusé d’avoir demandé illégalement deux millions d’euros de subventions de l’union européenne il y a dix ans. L’homme d’affaires dément toute malversation et Ano refuse de désigner un autre candidat au poste de Premier ministre. Dans un entretien au quotidien Pravo, Andrej Babis évoque la possibilité d’élections anticipées si aucun accord n’est trouvé d’ici le mois de mai, tout en disant ne pas souhaiter en arriver à cette solution. Le président de la République, Milos Zeman, réélu samedi dernier pour un second mandat de cinq ans, est également contre ce scénario. «Mais quand on ne parvient pas à un accord, alors, la seule solution est peut-être des élections anticipées», déclare Andrej Babis à Pravo, en précisant qu’il s’agirait d’une solution «de dernier recours». L’ano dispose de 78 députés sur les 200 de la chambre basse du Parlement. Milos Zeman a chargé Andrej Babis de former un nouveau gouvernement et promis de lui accorder beaucoup de temps lors d’un discours prononcé après sa victoire. Selon la Constitution tchèque, le président peut dissoudre le Parlement si trois motions de censures successives sont votées.