«De plus en plus de clients en 2018 mais attention aux intrus!»
« 2018 c’est la reprise. Nous espérons que ce secteur retrouvera sa forme initiale » «Une concurrence sauvage serait imposée par certains centres qui prolifèrent d’une manière anarchique sans respecter les véritables normes des cures. Ces intrus, peu crédibles, finiront par quitter la scène »
Pour retrouver la forme, la santé, le bien-être, la solution nous vient de l’eau de mer. Les centres de thalassothérapie en Tunisie proposent non seulement des bains hydromassants, des applications de boues et d’algues, des modelages apaisants sous une fine pluie marine, mais également des activités sportives. L’eau de mer contient les minéraux et oligo-éléments indispensables en proportions adaptées au fonctionnement de notre organisme. Vivante et chauffée à température confortable, elle permet la recharge de l’organisme par passage des minéraux et oligo-éléments à travers la peau et les muqueuses. Les acteurs de la thalassothérapie et du spa font partie du tourisme du bien-être. Au niveau mondial, ce marché dépasse les 494 Milliards D’USD. Plus de 200 mille clients dopent aujourd’hui le marché de la thalassothérapie et des spas en Tunisie comme l’a signalé Ons Bousnina Ouriemi qui gère des centres de thalassothérapie et de SPA
Le Temps Business Finances: Tout d’abord, quelles sont les vertus de la thalassothérapie ?
Ons Bousnina Ouriemi: La thalassothérapie est une thérapeutique naturelle et dépourvue d’effets secondaires, qui vient en complément d’autres thérapeutiques telles que l’allopathie et la chirurgie. Le vieillissement de la population, le stress des actifs ainsi que le souci grandissant pour les soins naturels profitent indéniablement à ce secteur. La thalassothérapie utilise l’eau de mer, les algues, les boues marines et le climat marin pour mettre à profit leurs bienfaits sur la santé. À la fois préventive et curative, la thalasso propose des soins thérapeutiques ou non, dans un centre propice à la détente et au bien-être grâce à un environnement calme et serein. La thalasso s’adresse donc aux personnes de tous âges en bonne santé ou souffrant de divers troubles et maladies. La thalasso peut aussi être une destination de vacances pour tout le monde, pour un séjour détente, remise en forme et plaisir. Au programme : massages, modelages, hammam, sauna, etc. Les centres proposent aussi des soins cosmétiques pour le visage et le corps : exfoliation grâce au sel, hydratation, éclat pour une peau douce, lisse, rajeunie et une bonne mine. Pour le corps, la thalasso propose des soins amincissants, raffermissants et anticellulites. Le vieillissement de la population, le stress des actifs ainsi que le souci grandissant pour les soins naturels profitent indéniablement à ce secteur.. La Tunisie arrive en tête des destinations bien-être préférées des européens. Les vacances doivent être source de détente, avec des soins destinés à se ressourcer. Il s’agit d’un marché qui a un potentiel important lié au développement actuel de nos sociétés. En effet, la recherche de la rapidité, l’urbanisation, la modernité croissantes sont sources de stress au quotidien qui poussent l’homme d’aujourd’hui à s’accorder de plus en plus de moments de détente pour décompresser. Comment voyez-vous évoluer le marché de la thalassothérapie ?
Le marché s’est tassé depuis le début de la crise. La demande est réduite mais le marché commence à retrouver ses repères. Les curistes considèrent aujourd’hui la sécurité en général et la sécurité d’une destination comme le facteur le plus important au moment de décider où aller en vacances. Plusieurs facteurs expliquent la bonne santé de la thalassothérapie en Tunisie. Depuis 2017, les centres profitent du retour d’une bonne partie de la clientèle qui partait en cure au Maroc et en France. Ils ont aussi bénéficié de
lourds investissements, pour se mettre au goût du jour tant dans l’offre de soins que d’hébergement hôtelier. 2018 c’est la reprise. Nous espérons que ce secteur retrouvera sa forme initiale. Les Russes sont nos premiers clients en attendant le retour des Français, des Allemands, des Polonais, les Belges mais aussi les Algériens qui essayeront les services et autres soins proposés par nos centres de thalassothérapie. Que cherche souvent le client dans un centre la thalassothérapie ?
Depuis cinq ans, la Tunisie s’est engagée dans une procédure qui a abouti à la publication en mars 2015 de la norme ISO 17680 : Une norme internationale de certification des centres de thalassothérapie élaborée sur la base d’une norme tunisienne régissant le secteur de la thalassothérapie en Tunisie. Ce qui est un grand acquis pour restructurer le secteur .Cette norme nous servira comme un référentiel international pour la Certification des Centres de Thalassothérapie et par conséquence un outil de mise à niveau du secteur de l’hydrothérapie. L’office national du thermalisme et d’hydrothérapie ne cesse d’encadrer le secteur et de le révolutionner. Faut-il craindre un ralentissement du marché ?
Je ne crois pas. Au contraire, la thalasso a de l’avenir. La population qui vieillit ressent le besoin de cultiver ou de préserver son capital santé. De son côté la population active est de plus en plus stressée, surmenée. Le coût d’une thalassothérapie ne reste-t-il pas un frein en cette période de crise qui dure ?
Je ne le pense pas. A Djerba, Hammamet et Sousse, nos prix sont très compétitifs par rapport à la concurrence. Le mot « thalasso » est exploité à contre sens, les gens ne font pas la différence avec «balnéo». Il est temps d’agir et surtout faire face aux intrus du bien être qui bradent les produits et les prix. Aussi, pour protéger notre activité et mieux communiquer auprès du grand public nous avons beaucoup travaillé sur une norme thalasso ISO 17680 grâce à l’office national du thermalisme et d’hydrologie. Il est vrai que de plus en plus de centres de thalassothérapie offrent des services à bas prix pour une clientèle bas de gamme au détriment de la qualité des services. Ils sont aussi en train de ternir la réputation de notre activité. Une concurrence sauvage serait imposée par certains centres qui prolifèrent d’une manière anarchique sans respecter les véritables normes des cures. Ces intrus, peu crédibles, finiront par quitter la scène.