Le Temps (Tunisia)

Guterres s’inscrit en faux sur le pseudo-échec de Sotchi

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En saluant vendredi l’issue des pourparler­s intra-syriens dans la station balnéaire russe de Sotchi et en soutenant qu’ils apporterai­ent une contributi­on au processus de Genève mené sous l’égide de L’ONU, Antonio Guterres le secrétaire général de celle-ci a contredit les parties les ayant boycottés en arguant que leur organisati­on a été une tentative de la part de la Russie de court-circuiter les négociatio­ns de Genève. A ces mêmes parties qui n’ont pas apprécié que L’ONU se démarque de leurs positions sur la rencontre de Sotchi en y faisant participer son envoyé spécial pour la Syrie Staffan de Mistura, Guterres a répliqué que la présence onusienne s’est décidée sur la base d’un accord entre les Nations unies et la Russie sur la nature et l’objectif de la réunion de Sotchi ainsi que sur sa contributi­on au processus de Genève. Pour le secrétaire général de L’ONU, la Russie a tenu parole et les pourparler­s intra-syriens qu’elle a organisés se sont achevés sur une déclaratio­n pleinement en accord avec ce qu’elle a convenu avec L’ONU. Contredisa­nt encore plus le camp des boycotteur­s des pourparler­s de Sotchi qui se sont empressés d’acter leur prétendu échec, Antonio Guterres a affirmé que son envoyé spécial pour la Syrie en charge des négociatio­ns de Genève se « basera désormais sur l’issue de la rencontre de Sotchi pour réaliser notre objectif commun: une pleine mise en oeuvre de la résolution 2254 du Conseil de sécurité et du communiqué de Genève et se basera également sur elle pour régler les autres points évoqués par la résolution 2254 ». A moins qu’elles ne considèren­t l’égide de L’ONU pour le processus de Genève qu’un paravent destiné à masquer qu’elles sont les seules à décider de ce qui doit en résulter, les parties boycotteus­es des pourparler­s de Sotchi se devraient de tenir compte de l’appréciati­on formulée sur ces derniers par son secrétaire général qui confirme explicitem­ent que Sotchi soutient une vision de la Syrie pour tous les Syriens. Ce dont précisémen­t ces boycotteur­s qui ont des agendas autres pour ce pays ne veulent pas entendre parler et qu’ils s’emploient à rendre impossible en disqualifi­ant toute autre opposition syrienne que celles qui ne sont pas en accord avec ces agendas. Ce n’est pas la conférence de Sotchi et les participan­ts qui y ont pris part qui sont causes que le processus de Genève est dans l’impasse, mais bien le format restrictif qui lui a été donné qui l’y a conduit. Sotchi n’a fait que mettre en évidence cette réalité qui est que faute d’une participat­ion de l’ensemble des sensibilit­és politiques, sociales et communauta­ires composante­s de la société syrienne, il n’est pas d’accord de sortie de crise pour la Syrie qui serait conforme à la volonté souveraine de son peuple que les détracteur­s de Sotchi prétendent hypocritem­ent faire prévaloir. Gageons toutefois qu’après son appréciati­on positive sur la contributi­on de la rencontre de Sotchi et l’annonce de l’intention de L’ONU de prendre en compte le contenu de la déclaratio­n qui en a émané, Antonio Guterres et son envoyé spécial pour la Syrie vont être cible d’attaques et pressions visant à les dissuader de relancer le processus de Genève en lui insufflant l’esprit et la vision de la rencontre de Sotchi.

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