Des compromis douloureux pour un gouvernement stable
Merkel
La chancelière allemande Angela Merkel s'est dite prête hier à faire des concessions importantes pour parvenir à un accord de coalition avec les sociaux-démocrates du SPD pour donner à l'allemagne un gouvernement stable et sortir le pays d'une impasse qui dure depuis plus de quatre mois. Les négociations visant à reconduire la "grande coalition", droite-gauche déjà éprouvée en 2005-2009 puis de 2013 aux élections législatives de septembre dernier, devaient à l'origine se terminer dimanche. Mais les négociateurs ont décidé de poursuivre les discussions lundi puis mardi pour se donner plus de temps pour trouver un terrain d'entente sur les dossiers difficiles, notamment l'assurance-maladie et l'emploi. "Chacun de nous va devoir faire des compromis douloureux et je suis prête à cela", a déclaré Angela Merkel aux journalistes avant la reprise des discussions entre son bloc conservateur CDU-CSU et le Parti social-démocrate (SPD) de Martin Schulz. "A voir les mouvements des marchés boursiers ces dernières heures, nous vivons dans une période agitée et ce qui est attendu de nous en tant que partis populaires (...) est que nous formions un gouvernement pour le bien du peuple, qui apporte la stabilité", a ajouté la chancelière. Avant les déclarations d'angela Merkel, le SPD avait estimé que l'union chrétiennedémocrate (CDU) de la chancelière, son alliée bavaroise de la CSU (Union chrétienne-sociale) et le Parti social-démocrate (SPD) avaient accompli à peu près 95% du chemin pour parvenir à un accord de gouvernement. "Je pense que nous avons 90-95%, mais les 5% restants sont importants", a déclaré Carsten Schneider, qui négocie pour les sociaux-démocrates.
Il a dit espérer qu'un accord soit conclu sans que les discussions aient besoin de se poursuivre pendant la nuit. "Cela ne sera pas une merveille, mais ça fera l'affaire pour les trois ans et demi à venir", a-t-il ajouté. Le secrétaire général de la CSU, Andreas Scheuer, a déclaré lui aussi qu'il n'était pas possible à son avis de poursuivre les négociations au-delà d’hier. "Nous devons parvenir à un accord ce soir", a-t-il déclaré en estimant qu'un autre scénario ne serait "pas raisonnable" pour la population. Le SPD espère obtenir des concessions dans le domaine de l'assurance-maladie et de l'emploi susceptibles de convaincre les sceptiques de sa base. Le parti s'est en effet engagé à soumettre tout accord de gouvernement qui serait conclu au vote de ses 443.000 membres.
En cas de rejet de l'accord de coalition par la base du SPD, un gouvernement conservateur minoritaire pourrait être constitué ou de nouvelles élections législatives organisées.