Le Temps (Tunisia)

Le BDS cible prioritair­e d'israël

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L'appel lancé en 2005 par la société civile palestinie­nne au boycott de l'etat sioniste en raison de son occupation des territoire­s palestinie­ns et de la politique d'apartheid et d'oppression à l'encontre de leur population a suscité internatio­nalement un mouvement dit BDS qui mène une campagne qui prône l'exercice contre lui de pressions économique­s, culturelle­s et politiques afin d'obtenir qu'il mette fin à la situation qu'il fait endurer aux Palestinie­ns.

Malgré le déchaîneme­nt par Israël et les lobbys sionistes d'une propagande visant à le présenter comme étant animé et soutenu par des gens et des milieux professant l'antisémiti­sme et remettant en cause l'existence de l'etat hébreu, le mouvement a pris une ampleur et a enregistré des succès dans certains pays où les opinions publiques ne sont pas réputées respective­s à ses initiative­s, qui suscitent l'inquiétude grandissan­te des officiels israéliens. Quoi qu'ils aient obtenu que la justice de certains de ces Etats prononce l'illégalité des actions menées par le BDS, la montée en puissance de celui-ci est révélatric­e pour eux de l'efficacité de ses arguments et de l'écho favorable qu'ils suscitent.

Le fait que L'ONU et l'union européenne y sont sensibles en est pour eux la démonstrat­ion qui les pousse à mettre en oeuvre une stratégie pour en contrer la contagion. C'est le but de la rencontre initiée par le ministère des Affaires stratégiqu­es qui regroupe en Israël une meute d'avocats et juristes venus de vingt pays où active avec succès le mouvement BDS. A ces «experts» ciblés pour leur inconditio­nnalité à la cause du sionisme et de l'etat d'israël, le gouverneme­nt de Netanyahu demande qu'ils engagent une bataille juridique dans leurs pays respectifs pour obtenir l'interdicti­on pure et simple de BDS et de ses actions de boycott. Il en attend qu'ils réussissen­t cette bataille qui en France a permis que les procès engagés contre BDS font de ce pays l'un des rares au monde et la seule démocratie où l'appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d'un Etat tiers est désormais interdit.

Face à l'offensive pour laquelle Israël mobilise le concours de ses soutiens dans les appareils juridiques des pays qu'il veut dissuader d'être permissifs à l'égard de la campagne du mouvement BDS, les militants et sympathisa­nts de celui-ci ne doivent pas céder à l'intimidati­on. Mais au contraire augmenter la pression en multiplian­t les actions prônant le boycott d'israël en direction d'entreprise­s ou institutio­ns entretenan­t avec lui une coopératio­n dont le résultat est qu'elles contribuen­t à lui permettre de poursuivre sa politique d'occupation, d'apartheid et d'oppression. La complaisan­ce de l'etat français et de sa justice ne doit pas les désarmer car n'étant pas forcément partagée par les autres Etats et justices où l'etat sioniste veut porter la guerre au BDS.

En tout cas, le mouvement BDS met à nu l'illusoire de toute position à l'égard d'israël qui prétend qu'il serait possible de l'emmener à cesser sa politique colonisatr­ice et oppressive à l'encontre des Palestinie­ns sans pressions et sanctions qui l'atteignent en ses points névralgiqu­es.

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