L’heure d’un grand remue-ménage !
Superstition ou évidence, l’année 2018 s’annonce-telle maladroitement grincheuse et malvenue? Le fait est là, d’une blacklist à une autre, les mauvaises nouvelles tombent en cascades intermittentes pour venir écorcher l’image d’une démocratie novice et en train d’être mal digérée, par un pays réputé être le seul pays rescapé des printemps arabes. Après l’inclusion de la Tunisie dans la liste noire des paradis fiscaux, le Parlement Européen vient nous infliger une nouvelle remontrance en nous incluant dans la liste noire des pays qui sont susceptibles d’être fortement exposés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme. Après ces deux coups de tonnerre, nous risquons de revenir à la case départ, « savonnant » les efforts jusque-là déployés pour redorer l’image du pays sur l’échiquier mondial et pour rétablir la confiance de ses partenaires. A qui la faute ? Sommes-nous en train de payer le tribut d’un laxisme démesuré ou d’une pénitence incommodante ? Tout plaide à payer cash le coût : ces mises à l’index ne pourront guère favoriser les intentions d’un investissement étranger ou encore moins la crédibilité de la Tunisie sur les places financières internationales sans parler des éventuelles ingérences sournoises des bailleurs de fonds étrangers qui devront sauter sur l’occasion pour durcir davantage leurs conditions de crédit.
Une réalité cruelle. Il est inutile de pleurer sur son sort. Nos décideurs sont dans l’obligation absolue de respecter leurs engagements sur le plan national et international. Lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en est une priorité nationale et c’est l’une des conditions sine qua none à la relance économique. Le Chef du gouvernement a vite fait de lancer la procédure de remplacement de Chedly Ayari, Gouverneur de la BCT. D’autres têtes risquent de tomber ! L’affaire de la BCT GATE nous en dira plus surtout s’il s’avère que le gardien du temple, ne l’est pas, vraiment. Deux cadres de la BCT ont été arrêtés samedi et trois autres fonctionnaires ont été maintenus en liberté : ils sont soupçonnés d’être impliqués dans un nombre de crimes relatifs notamment au blanchiment d’argent, à la corruption et au détournement de fonds publics. L’heure est au déballage !