« Le hasard et la nécessité »
«Le diplomate c’est une personne qui réfléchit deux fois avant de ne rien dire ». Cette boutade provient d’un jeune artiste américain, qui pourtant n’a rien à voir avec la diplomatie, donne une image des relations internationales qui ne sont pas toujours au beau fixe étant tributaires de la conjoncture politique et par voie de conséquence, socio-économique.
C’est la raison pour laquelle on parle de plus en plus de diplomatie économique, avec des relations entre Etats et des stratégies différentes tributaires de plusieurs impératifs dont les bouleversements dans les échanges commerciaux. C’est le sujet que Fouad Kemache, universitaire, spécialiste en affaires internationales, et fondateur du cabinet de conseil Mena Consulting, traite avec sagacité , en dressant une analyse comparative des stratégies des grands pays économiques dont notamment la France, la Chine, , les Etats Uns, et les pays du Golfe. La diplomatie économique est un art, dit-il, eu égard aux moult impératifs auxquels les Etats doivent faire face dans leurs relations. Fouad Kemache a collaboré sur des projets avec les pays du Maghreb, dont la Tunisie. Il est certain que dans leurs comportements les Etats ne perdent pas de vue leur propres intérêts, qu’ils oeuvrent à préserver en premier lieu. Or ces intérêts diffèrent d’un Etat à l’autre. C’est donc de la politique économique de chaque Etat que dépendent les relations internationales avec des stratégies différentes, dont certains Etats profitent au détriment d’autres. En effet, les relations économiques entre Etats, ont longtemps été des relations de dominants à dominés, à cause de l’héritage du colonialisme dont certains pays sont encore en train de payer les conséquences. Mais c’est également à cause des mauvaises politiques économiques qui ont été longtemps fondées préconisées par des systèmes politiques autoritaires qui ont, des années durant encouragé aux abus et à la corruption tout azimut.
En Tunisie la facture a été lourde, et la diplomatie économique est , depuis la chute de l’ancien régime est prise entre le marteau du commerce extérieur avec des pays industrialisés, qui imposent leurs conditions, et l’enclume des problèmes internes que le pays endure dont notamment la corruption et le terrorisme. La diplomatie économique tunisienne en dépend et c’est la raison pour laquelle elle reste encore balbutiante. Il faudra une politique économique qui tienne compte de ces facteurs et qui oeuvre à éradiquer en priorité la corruption un fléau qui est à l’origine de tous les maux.