4 banques détiennent 35% du marché
Comment va les banques Tunisiennes ? La Tunisie est amenée à restructurer son secteur bancaire. Un voeu vivement souhaité par les bailleurs de fonds et les partenaires étrangers. La restructuration du système bancaire ou encore le désengagement de l’etat de l’activité bancaire figure au programme de réformes préconisés par les institutions de Bretton Woods. Un sujet effarouchant qui incommode toujours et ne fait pas l’unanimité chez nous et l’on revient toujours à la fameuse question : A-t-on vraiment besoin des banques publiques ? Le rapport annuel de la BCT sur la supervision bancaire trace l’évolution du secteur au cours de l’année 2016. En dépit de la nette amélioration du concours bancaire à l’économie pour atteindre 77%, la baisse des dépôts a fragilisé la liquidité des banques, d’où la hausse vertigineuse du volume de leur refinancement auprès de la BCT. Un niveau qui a atteint le seuil de 12556 MDT au 9 février 2018. Les banques sont toujours tenues d’améliorer leurs ratios de solvabilité, de créances classés et de liquidité et de préparer leur conformité aux standards de Bâle III. Une amélioration de la part des créances classées a concerné tous les secteurs d’activité à l’exception de la promotion immobilière dont la part s’est stabilisée au même niveau que 2015. Toutefois, la ventilation des créances classées par secteur d’activité montre une concentration sur les secteurs industriel et touristique qui détiennent près de la moitié de l’encours des créances classées. À fin 2016, la physionomie du secteur bancaire tunisien ainsi que le nombre total des Banques et établissements financiers se sont maintenus inchangés par rapport à fin 2015, soit 43 établissements, dont 30 agréés en tant que banques et 13 ont la qualité d’établissements financiers. Les 30 banques se répartissent entre 23 banques résidentes et 7 banques nonrésidentes. Les établissements financiers sont constitués de 8 établissements de leasing, 3 sociétés de factoring et 2 banques d’affaires. Les banques résidentes accaparent 92% des actifs, 93 % des crédits et 97% des dépôts. Le capital des banques résidentes s’élève à 3334 MD à fin 2016, réparti entre l’état9 tunisien (37,8%), les actionnaires étrangers (32%) et les actionnaires privés tunisiens (30,2%). Cette structure de l’actionnariat des banques est quasiment la même que celle de 2015.
Les banques publiques détiennent 40,1% des actifs La contribution des banques publiques à l’activité bancaire demeure la plus importante avec une part de marché en termes d’actifs de 40,1%, de crédits de 39,1% et de dépôts de 34,7%. Le marché bancaire tunisien demeure concentré puisque les parts des 4 et 8 premières banques dépassent largement les seuils respectifs de 35% et de 50% en termes d’actifs, de crédits, de dépôts et de nombre de comptes.
Repli de l’épargne des ménages et l’aggravation des problèmes de trésorerie
des entreprises Les concours bancaires à l’économie ont été orientés pour l’essentiel vers le financement des besoins d’exploitation des entreprises, des particuliers et vers la consolidation du portefeuille des bons du Trésor traduisant ainsi une préférence des banques pour les financements les moins risqués. Parallèlement, les dépôts ont évolué à un rythme moins soutenu que les crédits ce qui a nécessité un recours accru au refinancement de la Banque Centrale Tunisie. En effet, le taux de couverture des crédits
La contribution des banques publiques à l’activité bancaire demeure la plus importante avec une part de marché en termes d’actifs de 40,1%, de crédits de 39,1% et de dépôts de 34,7% ; Les banques à capitaux privés tunisiens détiennent 27,4% du total actifs, 28,1% des crédits et 30,5% des dépôts Les banques à capitaux étrangers détiennent 29,5% des actifs, 30% des crédits et 32,6% des dépôts Les banques mixtes détiennent des parts de marché de 3% au niveau des actifs, 2,8% des crédits et 2,2% au niveau des dépôts.
L’intervention des banques dans le financement des particuliers s’est orientée principalement vers les crédits habitat (47,6%) et les crédits d’aménagement (45,4%). Les crédits à la consommation ont évolué à un rythme moins important que celui des crédits habitat. par les dépôts a poursuivi sa tendance baissière revenant de 83,8% en 2012 à 80,4% en 2016 traduisant le repli de l’épargne des ménages et l’aggravation des problèmes de trésorerie des entreprises.